Déterrons nos mémoires
« Das Kapital » – un titre déjà pris mais pas en musique – est un trio de joyeux perturbateurs. Edward Perraud, batteur et créateur d’environnements, Hasse Poulsen, guitariste capable de toutes les sonorités de l’acoustique à l’électrique et Daniel Erdmann, saxophoniste ténor dans la lignée de Coltrane évidemment tout en creusant les chemins de toutes les mémoires arrivent à ne faire qu’un tout en restant eux-mêmes. Leur dernier opus a un titre qui pourrait faire penser à la mobilisation des « gilets jaunes » : « Vive la France », pour reprendre quelques airs du répertoire, classique, jazz ou variété et les transformer en du « Das Kapital ». Ils sont loin du divertissement. Proches, plutôt, d’une réflexion à la fois musicale et philosophique pour interroger un monde déjà mort et proposer des alternatives vitales. Continuer la lecture
Archives par mot-clé : Joachim Kühn
JAZZ et jazz
Une rencontre inespérée.
Émile Parisien devrait faire attention. Il est trop sollicité. La création s’use à force de trop s’en servir. Pourtant ce nouvel album, « Sfumato », tient de la réussite. Par la présence de Joachim Kühn, pianiste mais aussi pourvoyeur d’idées, de mises en place décalées et recalées. Du coup, tout le monde – Manu Codjia, guitariste, Simon Taileu, contrebasse et Mario Costa, batteur dans la lignée de Daniel Humair ici peut-être à cause de Joachim – trouve sa place. Les invités, Vincent Peirani à l’accordéon qui n’oublie pas qu’il a réalisé des duos avec le saxophoniste et Michel Portal à la clarinette basse apportent ce qu’il faut à l’atmosphère étrange de cette suite divisée en trois parties, en forme de musique de films noirs, « Le clown tueur de la fête foraine ».
Un des albums qu’il faut écouter en cette rentrée.
Nicolas Béniès.
« Sfumato », Émile Parisien quintet, ACT distribué par Harmonia Mundi.