Le retour de Marx

A propos du livre d’Alain Bihr, « La reproduction du Capital. Prolégomènes à une théorie générale du capitalisme », Éditions Page deux.
Marx, notre contemporain ?

Le retour de Marx tient un peu de la théorie nietzschéenne de l’éternel retour. Depuis 1968 – pour ne pas remonter aux calendes grecques – la mort de Marx est annoncée, programmée. Et toujours reportée. Comme si notre époque redécouvrait de temps à autre – et surtout en ces temps troublés – la richesse de cette pensée protéiforme. Chacun peut en donner sa lecture. Ce fut une sorte de jeu dans les années 1970. La lecture devient plus sérieuse. Après la chute du Mur de Berlin (novembre 1989) le monde capitaliste semble retombé dans son enfance. Une enfance barbare. L’absence de contre pouvoirs, à l’intérieur de chacun des pays comme au niveau mondial, laisse le capitalisme livré à lui-même, incapable de remonter sa pente. L’élaboration théorique est devenue un enjeu majeur. Le monde de la guerre froide donnait l’impression de posséder des clés de compréhension du monde. Il fallait choisir son camp. Les staliniens tenaient le haut du pavé et offraient une vision rabougrie du marxisme. Les textes de Marx étaient considérés comme une Bible capables de répondre à toutes les interrogations. Louis Althusser ne proposait, de ce point de vue, aucune alternative. Plus encore, il avait tendance à appauvrir Marx.
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Un monde barbare et incertain. (Publié dans Nouveaux Regards)

Pourra-t-il résister à la récession et au krach financier ?

Les attentats suicides de New York et Washington ont dévoilé la réalité de ce monde de l’après-guerre-froide où ne subsiste qu’une seule super puissance, les États-Unis, où la Ville-Monde, New York, tient dans ses mains la vie de milliards d’individus, de pays ou de firmes parce qu’elle est le premier centre financier du monde.1 Un monde sans règles, sans vision, sans futur où ne règne que la loi du plus fort. Continuer la lecture