PATRIMOINE : Dario Moreno

La chanson française à l’heure des rythmes latins

Les années 1950, en France et aux États-Unis notamment se verront submerger par les rythmes afro-cubains et par les danses comme la rhumba, le cha-cha, le calypso, la samba… Il sera question d’orchestres typiques pour qualifier cette vogue en France. Un chanteur personnifie la folie de ère : Dario Moreno. La chanson qui fera de lui une star, « Si tu vas à Rio » reste à jamais l’emblème de l’époque. De temps en temps, la mémoire de ces musiques, de ces danses refait surface et c’est reparti pour la grande fête du corps. Continuer la lecture

Jazz : Pierre Marcus, sa contrebasse et son chien Django


Suivre la bonne voie comme l’indique le titre de son dernier album, « Following the Right Way » ?

Comme la plupart des musiciens contemporains, Pierre Marcus cherche à trouver sa place à la fois dans le jazz et dans d’autres cultures. Pour cet album, il propose un voyage qui passe par la Grèce, le Congo, le Cameroun, la Bulgarie, Charles Mingus, Thelonious Monk sans compter les évocations de la Baronne Nica – mélangée à une autre, niçoise – et François Chassagnite, trompettiste superbe et professeur du contrebassiste. Continuer la lecture

Littérature : La vie d’un bluesman peut-elle engendrer une œuvre littéraire ?

C’est le pari de Jonathan Gaudet avec « La ballade de Robert Johnson »…

Robert Johnson, guitariste et vocaliste, est l’une des grandes légendes du blues. Un guitariste hors pair, un chanteur à la voix expressive, mélancolique souvent, joyeuse, heureuse de s’entendre en vie. Il a réalisé 20 enregistrements en 1937, dont le célèbre « Sweet Home Chicago » popularisé une fois encore par les Blue Brothers dans le film éponyme de John Landis, et 21 en 1938 pour asseoir les fondements du blues en unifiant les divers affluents de cette musique. Continuer la lecture

Jazz : Simon Moullier, vibraphoniste

Mélange d’influences pour son premier album « Spirit Song »
Percussionniste au départ, le vibraphoniste, mais aussi adepte du balafon et de l’électronique, a fait ses classes à la Berklee – la référence – où il a rencontré la crème du jazz. Il a fréquenté Herbie Hancock, Quincy Jones et a voyagé tout autour du monde pour s’imprégner de toutes les musiques entendues. Il réussit à marier des contraires. La musique « planante », apanage souvent de la Californie, et le rythme, élément vital pour donner à ses compositions le nécessaire allant pour éviter de sombrer dans une musique d’ascenseur. La fusion des contraires se réalise dans un jeu d’une telle fluidité qu’il submerge l’audition. Deux dates d’enregistrement sont mêlées, 2017 et 2020 et deux groupes marqués par deux pianistes, Simon Chivallon, Isaac Wilson et deux saxophonistes, Dayna Stephens, Morgan Guerin – des noms à retenir. Bassiste et batteur, Luca Alemanno, Jongkuk Kim, forment un trio soudé avec Moullier.
Le seul standard de l’album, « I’ll remember April » – une scie du milieu des années 1950 – montre la manière, de faire du vibraphoniste. Jeu avec les échos pour laisser entendre des notes « fantômes », une des grandes réalisations du jazz, pour laisser la mélodie pénétrer l’espace sans la jouer. L’influence de Gary Burton est plus perceptible dans la séance de 2017 que pour celle de 2020. Le compositeur s’envole, largue les amarres. « Spirit Song », le premier thème, éponyme de l’album, affirme un nouveau talent.
Nicolas Béniès
« Spirit Song », Simon Moullier, Outside In Music

Jazz : Musiques de nos temps, entre toutes les cultures et générations, Emmanuel Bex et Michael Olatuja

Le jazz sonne comme… la musique de sauvages qu’il est aussi.
Emmanuel Bex a construit un nouveau « Bex’tet », un trio qui se veut au carrefour de ses mémoires et de ses influences pour transmettre l’héritage à la génération d’aujourd’hui. « Round Rock » fait penser à Bill Haley pour une génération précédente à celle d’Emmanuel et signe la volonté de faire bouger les corps pour faire monter le sang de la révolte à la tête. L’organiste se fait ici un peu accordéoniste, un appel à d’autres souvenirs, d’autres liens qui se manifestent pour une « Marseillaise » de clôture de cet album qui s’est ouvert avec une autre « Marseillaise » pour évoquer les mannes de Django et de Stéphane Grappelli pour leurs retrouvailles après la deuxième guerre mondiale. Continuer la lecture