Le jazz mélangé, des origines au free

Vive la fanfare !

Jazz sous les Pommiers, festival de jazz de renommée au moins nationale, fait – à l’exception de 2020 – du dimanche une journée fanfare pour redécouvrir la rue, pour l’investir et jeter des ponts avec les premiers temps du jazz. Celle-ci était présente, à mobylette, pour l’édition de l’an 2000, et s’appelle Legreaux Tobrogoï, pour souligner son élargissement. Ils sont désormais 6 et veulent écraser les solitudes de l’après confinement pour taper sur tout ce qui ne bouge pas. Continuer la lecture

Mary Lou Williams une compositrice tirée de l’oubli

Visite des mémoires du jazz.

Le « Umlaut Big Band » se plaît à redonner une actualité aux grands compositeurs du jazz. Une plongée dans l’histoire liée à la joie de recréer fait tout le prix de ces arrangements. Dirigé par le saxophoniste alto Pierre-Antoine Badaroux, l’orchestre, soudé, fait aussi la part belle aux solistes qui ne se perdent pas dans les méandres de la copie mais expriment leur sensibilité, leur manière d’investir les compositions. Pour le dernier opus – un double album enregistré, s’il vous plait, à la Philharmonique de Paris -, c’est à Mary-Lou Williams qu’ils se sont adressé. « Mary’s Ideas », les idées de Mary sont nombreuses et brûlent tous les styles de jazz. Compositrice et pianiste vedette de l’orchestre d’Andy Kirk dans les années 1930, elle devient la prof de Thelonious Monk pour terminer en duo avec Cecil Taylor qui ne laissa aucun chance au dialogue, un album Pablo en témoigne. Entre-temps, elle travailla pour Duke Ellington et laissa des manuscrits non utilisés à ce jour dont s’est servi le « Umlaut ». Elle avait, comme Lil Hardin avant elle, constitué un orchestre de musiciennes.
Contrairement à une idée répandue, les femmes sont présentes dans le jazz dés l’origine mais, comme dans toutes les sphères de la société, une fois mortes, elles disparaissent des mémoires. Continuer la lecture

Polar flamand

Néerlandais ou Néerlandais ?

Pieter Aspe, belge néerlandais, auteur à succès est traduit en séries télévisées. Son double enquêteur, Van In, est fait de chair et de sang. Logiquement, Aspe a choisi les plateaux télé pour cadre de son nouvel opus, « Alibi ». Il en fait un théâtre d’ombres sans véritable consistance en s’attachant à la description des villes et des bières comparées entre Bruges, sa ville, et Anvers, cadre de l’affaire, un cadavre retrouvé brûlé dans la voiture d’un acteur connu. Tribulations diverses des investigations, réactions de la police anversoise face aux ploucs venus de Bruges, méfiances réciproques avec en arrière-fond une histoire d’amour entre l’assistant du commissaire, Versavel, et un collaborateur du film en cours. Chacun.e a quelque chose à se reprocher. Un peu cousu de fil blanc de temps en temps comme des raccourcis un peu rapides. Continuer la lecture

Musiques

Classique : Découverte
« Basevi Codex » titre de l’album, représente le répertoire musical du 16e siècle – la Renaissance – chanté à la cour de Margaret d’Autriche. Les compositeurs comme Pierre de la Rue ou Alexander Agricola sont mis à l’honneur par Dorothée Mields et le Boreas Quartett Bremen. Une manière de relire l’histoire musicale. Une première. Ces chansons n’avaient jamais été enregistrées par une soprano et un quartet. Certaines avaient été portées notre connaissance par Jan Garbarek, saxophoniste, en compagnie du Hilliard Ensemble dans un album ECM, « Officium ». Pierre de la Rue y était mis à l’honneur.
N.B.
« Basevi Codex », D. Mields, Boreas Quartett, Audite Musikproduktion

Jazz : Une chanson
Un duo, Samuel Blaser, trombone et Marc Ducret, guitare, pour errer dans le jazz, le blues, les cultures et forger ainsi de nouveaux sons, comme une chanson dont les paroles sont, à chaque écoute, renouvelées. « Voyageurs », définition qui convient bien aux deux protagonistes, titre de cet album. Ils invitent à les suivre dans des pérégrinations étranges sinon bizarres pour un parcours dans les mondes du jazz et d’autres. Voyager ! Un impératif qui s’impose en ces temps troubles où les boussoles s’affolent et elles ne sont pas les seules. Des musiques remplies d’éclats lumineux. Les bruits de la nature permettent aussi de créer des sonorités ouvrant vers d’autres rencontres. Le dernier thème fait, sans doute, référence à la pandémie, « La vie sans toi ».
N.B.
« Voyageurs », Samuel Blaser/Marc Ducret, Jazzdor Séries/L’autre distribution

Rock : Le « Gothic Rock » art de la résistance ?
C’est la thèse défendue par Victor Provis dans cette « anthologie en 100 albums, 1980-2000 » qui se veut loin des clichés pour faire connaître ces musicien.ne.s souvent britannique et souvent loin des projecteurs des grandes compagnies. Les dates sont celles des débuts de la contre révolution libérale mise en place par Thatcher, de privatisation, de victoire de la marchandisation. La révolte, nécessaire, marque l’émergence de ce type de rock malgré ses formes décadentes à l’image d’une société sans avenir.
« Gothic Rock », Victor Provis, Le Mot et le Reste.