Une lutteuse.
Écrire une biographie (résumée) de Rosa Parks semble étrange. Lucien Chich a su ramasser l’essentiel de la vie de cette femme qui a décidé, un jour de décembre 1955 de ne pas respecter les lois ségrégationnistes de cet Etat d’Alabama – qui sera célèbres pour des meurtres de défenseur des droits civiques – en refusant de monter à l’arrière du bus qui l’a ramenait chez elle. La mobilisation commençait… Aujourd’hui plusieurs lycées et collèges de la région Rhône-Alpes portent ce nom…
Nicolas Béniès
« Je suis…Rosa Parks », Lucien Chich, Jacques André éditeur.
Sur Haïti.
Cette île, qui s’est appelée Saint-Domingue, a une histoire et une histoire de lutte et de libération. La révolution française avait décidé l’abolition de l’esclavage que Bonaparte, Premier Consul, avait rétabli contre toute attente. Jean-Pierre Barlier, dans un livre précédent, « La Société des Amis des Noirs 1788-1791 », avait raconté les origines de la première abolition de l’esclavage le 4 février 1794. Dans cette suite, « L’échec de l’expédition de Saint-Domingue (1802 – 1803) et la naissance d’Haïti », il s’attache à décrire la barbarie coloniale et l’emprisonnement de Toussaint-Louverture qui avait cru aux promesses de cette révolution, à la liberté, l’égalité et la fraternité. En même temps, il décrypte le projet colonial du futur Napoléon. Il accumule les témoignages, suit les pas de l’armée française pour montrer que toute volonté d’asservir une population est un acte profond de barbarie et explique, en partie, le sous-développement actuel. Toussaint Louverture restera, pour l’éternité, l’image de la révolte. Son nom sera porté par beaucoup de jazzmen et de partisan des droits civiques aux États-Unis. Une page de notre histoire par trop ignorée.
N.B.
« L’échec de l’expédition de Saint-Domingue et la naissance d’Haïti », Jean-Pierre Barlier, Éditions de l’Amandine, 195 p.
Marseille, capitale de la culture.
En complément du dossier de ce numéro, « Ici, Ailleurs » est le titre d’une exposition qui veut réunir les artistes de la Méditerranée, « fabrique de civilisation » disait Paul Valéry. Jean-François Chougnet a réuni des artistes dont le seul lien est l’appartenance à cet espace. Beaucoup de noms nous ont inconnus, raison de plus pour aller les découvrir. Ce catalogue permet de les présenter.
N.B.
« Ici, Ailleurs. Une exposition d’art contemporain », Skira/Flammarion.
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Et si le but ultime d’un voyage n’était pas le lieu d’arrivée mais le parcours lui-même ? Ces récits de voyage vers le Tibet en font la démonstration. Ils nous entraînent vers ce pays mystérieux, à la fois matériel et immatériel. La difficulté d’y parvenir, les rêves qui se construisent dans la préparation, le temps du parcours vers ce lieu chargé de spiritualité et d’histoires font de ce voyage un voyage initiatique. Que cherchent ces explorateurs ? Pourquoi d’aussi grandes souffrances ? Les réponses diffèrent. Le premier de ces récits date de 1783, le dernier de 1944, manières de se rendre compte à la fois des permanences – trouver la paix intérieure – et des transformations. Un recueil d’Histoire, d’histoire littéraire – les styles évoluent, les regards changent – et de plaisir tout court de la lecture.
N.B.
« Tibet. Vers la terre interdite », présenté par Chantal Edel, préface de Sylvain Tesson, Omnibus/Presses de la Cité.
Articles publiés dans l’US Mag d’avril 2013