Bonjour,
J’avais publié cet article il y a bien longtemps (en 1998 !) à propos du label Pacific Jazz. Si la West Coast n’existe pas en terme de style homogène, l’esthétique d’un label est une réalité. Je reproduis donc cet article pour donner quelques références sur les conférences à venir.
Étaient-ils vraiment Pacifiques ?
EMI – qui voulait se vendre au géant canadien de la boisson Seagram – vient de se lancer dans une grande opération, pour le plus grand plaisir des jazzfans, de rééditions du catalogue Pacific-Jazz, sous le titre générique « West Coast Classics »…
Pacific-Jazz est assimilé au jazz dit « West Coast », ou « Cool », ici dans le sens de frais. C’est Miles Davis pourtant qui lança la formule >en 1949 avec son nonet pour le label indépendant Capitol,(1) à New York, sur la côte Est. Le jazz, durant les années 1940 à 1960 ne cesse de bouger, de se remettre en cause, d’aller et de venir, d’avant en arrière sans parler des pas sur le côté. Il se passe toujours quelque chose. Les disques, souvent, sont peu ou mal distribués. Le critique de jazz prend son temps. Il n’est pas rare que dans Jazz Hot – puis à partir du milieu des années 50, dans Jazz Mag – un album soit chroniqué deux, trois ou même six mois après sa parution. Les bacs des disquaires ne sont pas pléthoriques. Les disquaires eux-mêmes sont des allumés qui orientent, conseillent, comme Daniel Richard (2) à Lido Musique qui, bien avant la mode qui déferlera, défend de toute son âme le jazz « West Coast », le jazz de la côte Ouest. Continuer la lecture