Bonjour
Une nouvelle année (scolaire, la seule qui compte) ,commence. Les séances reprennent.
Nous quittons New York, les Etats-Unis pour atterrir à Paris, une des capitales du jazz. Paris sera une ville ouverte à toutes les influences, à toutes les rencontres culturelles, à tous les brassages, à tous les dialogues, toutes les confrontations jusqu’aux décisions dramatiques d’un ministre de l’intérieur – Charles Pasqua – pour lutter contre l’immigration forcément illégale. Paris aura perdu son statut et son aura.
Le jazz s’est alimenté de toutes les autres cultures, musiques, notamment africaines – Paris était le chaudron de toutes les musiques africaines – pour trouver de nouvelles voies, pour alimenter le champ des possibles.
Le jazz en France fait souvent figure d’oublié. A juste raison Martial Solal notre dans son autobiographie, « Mon siècle de jazz », qu’un musicien américain, « même un second couteau », était plus considéré que les musiciens français.
Juste un rappel – voir « Le souffle de la liberté » – que le jazz via James Europe, débarque fin 1917 début 1918 en France et qu’il a su conquérir le public français. Dans les années 1920 il fera partie intégrante de ces fausses-vraies années folles. Il participera du développement de la libération des corps, de celui des femmes en particulier, via des danses étranges, comme le charleston ou le boston et, plus encore, le lindy hop découvert dans le film Helzapoppin’.
Joséphine Baker deviendra à Paris une star avec la revue nègre au Casino de Paris défendu par tous les surréalistes – sauf André Breton – conduit par Michel Leiris et Blaise Cendrars
Cette histoire je vous l’ai déjà racontée.
L’après deuxième guerre mondiale fera oubliée l’histoire du jazz en France pendant et avant la guerre. Oubli de Michel Warlop, violoniste, compositeur, arrangeur, chef d’orchestre et génie de la musique. Vous trouverez l’essentiel dans « Le souffle de la liberté » et dans l’article publié sur ce site en hommage à mon ami Pierre Salama. Oubli du label Swing, oubli des musiciens d’avant la guerre englouti par Glenn Miller.
Pour cette année, nous nous situerons dans l’après guerre pour visiter les fantômes qui hantent des lieux, les clubs de jazz devenus eux aussi fantomatiques. Des fantômes venus d’ailleurs, comme Don Byas, saxophoniste ténor qui jouera le rôle de passeur vers le be-bop auprès des musiciens européens comme Tete Montoliù, pianiste catalan. Jean-Louis Chautemps racontait que la sonorité de Don Byas était extraordinaire. Il projetait le son, à renverser des montagnes.
Je vous propose ce voyage.
La première session aura lieu le mercredi 6 novembre à 18H, comme d’habitude, au Café Mancel, dans l’enceinte du château. Les travaux ont bien avancé et l’entrée est praticable.
Nicolas