A propos de la « Beat Generation »

Retour d’expo, traces discographiques et littéraires.

Beaubourg a proposé une exposition sur la « Beat Generation ». Pas totalement réussie, elle avait pourtant le mérite de remettre dans l’actualité ces écrivains et poètes. Une « génération » qui fait partie de notre patrimoine ne serait-ce que par la création du terme « Beatnik » pour signifier une profonde révolte de la jeunesse face à cet ordre dit « établi » qui brisait tous les élans créatifs et d’espérances d’une vie moins routinière. Ce terme, qui a marqué la fin des années 1950, marquait une nouveauté, la place des « teens », des ados. Ces années 1950s verront l’avènement du rock, que les amateurs de jazz ont trop souvent rejeté sans comprendre la révolte dont il était porteur. Elvis Presley en sera la figure tutélaire. Il ne rejetait ni le blues, ni la « country » mais en faisait une dialectique pour construire une nouvelle voie. La mémoire du futur s’assoit sur celle du passé…
Les termes ensuite évolueront pour figurer des changements, changements de forme. Il sera question, plus tard et dans le contexte des mobilisations contre la guerre du Vietnam, de « Hippie ». Comme le note Alain Blum dans le coffret Frémeaux, « Beat Generation, l’anthologie musicale », on avait aussi, dans les ghettos noirs, de « Hep Cat » ainsi que, dans cette jeunesse débridée, de « Hipsters ». Il fallait dans cette fin des années 30 – il faut entendre Cab Calloway inventeur du « Za-Zu-Za » qui donnera « Zazous » – « être hip » pour être dans le coup.

Un duo emblématique
Le groupe, le duo, emblématique de cette fin des années 30 est celui constitué par Slim Gaillard et « Slam » Stewart, bassiste chantonnant à l’octave de son jeu d’archet cependant que Slim s’active principalement à la guitare mais aussi au vibraphone, au piano, aux saxophones… Continuer la lecture

Du blues, encore du blues.

B.B. King.
BB KingLe plus important des grands bluesmen de l’après seconde guerre mondiale est né à environ 150 km de Memphis sur le Mississippi, le 16 septembre 1925 dans la ferme où ses parents sont métayers. Il se fera appeler BB King.
La crise de 1929 va passer par-là. Les difficultés s’amoncellent, les privations et les vexations sont sans doute son lot quotidien. Le blues est là, qui prend ses aises.
Il sera profondément influencé par Lonnie Johnson, le premier virtuose de la guitare. Alonso gagnera tous les concours et enregistrera à la fin des années 1920 avec Louis Armstrong et Duke Ellington. Il découvrira ensuite Charlie Christian, « l’inventeur » de la guitare électrique et Django Reinhardt. Mais celui qu’on entend le plus dans son jeu dans ses premiers temps – en 1949-1951, influence revendiquée – T. Bone Walker qui marquera de son empreinte indélébile le jazz de l’après seconde guerre mondiale. Continuer la lecture