Culture, vous avez dit crédit ?

La culture en danger

Les grandes vacances sont une période de latence. La liberté de l’esprit permise par la rupture avec le travail contraint ouvre de nouveaux horizons. C’est le moment de se ressourcer, de se retrouver en lisant, en écoutant de la musique, en allant au théâtre… Les festivals sont durablement associés à cette période, même si, et ce depuis quelques années, ils débordent largement la période pour s’installer dans le paysage culturel de toute l’année. Les bénévoles qui s’en occupent – beaucoup de retraité(e)s – sont des passionné(e)s qui font vivre la culture. Sur le strict terrain économique, ces associations permettent de faire baisser le coût de revient de ces animations. Ils et elles jouent un rôle essentiel non reconnu. Le jour où ces associations disparaissent, le festival meurt le plus souvent. Continuer la lecture

Un témoignage inestimable sur la guerre d’Algérie.

Un enfant du 20e siècle.

Né en 1915, avoir vécu 1936 puis devenir instituteur dans le bled algérien en 1940 pour ensuite enseigner à Bougie et avoir vécu la guerre d’Algérie en France est un parcours personnel qui rejoint l’Histoire. Gaston Revel a conservé ses carnets, sa correspondance et ses photographies mis à la disposition du public et présentés par Alexis Sempé, professeur d’Histoire. « Un instituteur communiste en Algérie » est sans doute un titre trop modeste qui ne dit pas l’importance du contenu. Pourtant, c’est bien d’enseignement et d’engagement pour la laïcité, pour la défense des droits qu’il s’agit. Instituteur et communiste, c’était être placé au premier rang pour comprendre « les événements » comme on disait à l’époque. Un témoignage inestimable sur l’école, la République, la nécessité de l’engagement et du combat.

N.B.

« Un instituteur communiste en Algérie. L’engagement et le combat (1936 – 1965) », présentation et notes par Alexis Sempé, préface de Jacques Cantier, La Louve Éditions.

Portrait de Krasuki

Syndicalisme d’hier ?

Au moment où la CGT change de secrétaire général, il est intéressant de se replonger dans la biographie de Henri Krasucki (1924-2003), secrétaire de la centrale pendant ces années qui changèrent le visage du syndicalisme français, 1982-1992. Les deux septennats de François Mitterrand ont transformé la donne idéologique marquant la victoire par KO debout du libéralisme et une perte de substance du syndicalisme. « Krasu » fut un homme de ce court 20e siècle, barbare et révolutionnaire, rythmé par les espoirs de changement social et la musique, le jazz en particulier. Juif polonais, résistant dans la MOI, déporté à Auschwitz, il était lié politiquement et sentimentalement à l’URSS. Il sera le dernier secrétaire général de la FSI, Fédération Syndicale Internationale dont le siège est à Moscou. Un itinéraire qui permet à la fois de revisiter ce siècle trop souvent laissé de côté et comprendre le passé du syndicalisme français dominé par la CGT, ses liens avec le PCF et sa prise de distance dés 1985. La chute du Mur de Berlin, évènement incompréhensible pour la génération de Krasu, a changé l’architecture du monde.

En complément, il faut lire cette « anthologie du syndicalisme français (1791-1968), recueils de textes commentés pour savoir d’où nous venons.

Nicolas Béniès.

« Henri Krasucki, 1924-2003 », Christian Langeois, Cherche midi, 364 p. ; « Anthologie du syndicalisme français, 1791-1968 », Institut d’histoire sociale de la CGT, Jean Magniadas, René Mouriaux, André Narritsens, Editions Delga.

Sur novembre décembre 1995

RÉFLEXION

RETOUR SUR LE MOUVEMENT SOCIAL

L’appréciation du mouvement social de novembre-décembre 1995 est importante pour déterminer les voies et les moyens de le poursuivre. « L’appel de Bourdieu » – en fait l’appel signé par des syndicalistes et des intellectuels, grande première en France – à des États-Généraux qui auraient lieu le 24 novembre 1996, en est une des suites. Pour que ces États-Généraux soient possibles, il faut les préparer, dans tous les départements, les régions pour constituer des liens entre tous les acteurs de ce mouvement social, pour élaborer nos « cahiers de doléances », et le programme de transformation sociale qui les sous-tend. Continuer la lecture