C’est la rentrée (littéraire) !

Le rire de Proust et des voyages pour deux premiers romans

La rentrée littéraire ressemble à la politique monétaire de la BCE : une édition de livres impossible à suivre pour un lecteur même anormal : 560 romans si j’en crois les publications. Comment faire un choix raisonnable ? Impossible. Il faut faire confiance au hasard et (un peu, pas trop) aux attachées de presse. Il faut attacher une attention particulière aux premiers romans, ils en disent beaucoup sur notre monde.
Proust pour rireMais avant, un livre étrange, venu d’ailleurs. Le titre est tout un programme : « Proust pour rire, bréviaire jubilatoire de A la recherche du temps perdu  ». Laure Hillerin, l’auteure, est une voyageuse dans l’œuvre de Proust. Son objectif : faire lire Proust en extrayant de cette Recherche, l’humour, l’ironie pour faire rire. Elle y réussit. Il faut dire que le Marcel n’est en rien un triste sire mais un joyeux drille. La « grande littérature », celle enseignée dans nos écoles, suscite un rejet instinctif. C’est une erreur que ce livre permet de corriger. Continuer la lecture

Larousse 2017

Une madeleine qui ne mange pas de pain.a

Qui ne connaît cette fameuse image de Proust de la madeleine censée raviver des souvenirs lointains abandonnés dans l’inconscient ? Les madeleines sont aussi diverses que le lac qui baigne notre cerveau fait de sensations diverses capables de nous projeter dans le passé ?
Pour plusieurs générations successives – et pas aussi vieille que Jean d’Ormesson qui sert de parrain à cette édition et pas forcément de droite – le « Larousse » a été, avant l’apparition du Robert qui a changé la donne, l’outil de la découverte du vocabulaire. Pas seulement des mots mais aussi de ces fameuses « pages roses » dont Goscinny s’est beaucoup servies pour construire les dialogues de ses aventures d’Astérix. Que serait le Jules César de cette BD sans les pages roses ? « Alea Jacta est » parle à toutes ces générations. Nous savions, avant même d’étudier le latin, que les « dés étaient jetés » pour Jules avant même de franchir le Rubicon, un ru qui longe Rome dans la campagne avoisinante. Cet apprentissage se fera à partir de cette étincelle rose. Continuer la lecture