Ornette Coleman libre et joyeux.
Ornette Coleman, un nom qui résonne. Synonyme de « free jazz – titre d’un album Atlantic de 1960 -, de jazz libre appelé aussi « New Thing », nouvelle chose. Des mots qui font peur. Qui font reculer les conservateurs. Synonymes de bruit, de fureur mais aussi d’engagements politiques ou esthétiques. La peur, dit-on, est mauvaise conseillère et dans ce cas précis c’est une réalité. Refuser d’entendre est une erreur grave. Dans un premier temps, cette musique aux normes étranges et à la structure nouvelle par rapport au passé – un passé qui resurgit et forge le présent de ce début du 21e siècle totalement habillé de passés souvent recomposés – interroge. Le rejet est le premier mouvement naturel. Qui doit être combattu. Pour écouter de nouveau, pour pénétrer dans ces mondes nouveaux. Le Free jazz, la musique d’Ornette ne sont pas des musiques sans structure. Elles laissent une place aux bruits mais aussi aux autres métriques des cultures différentes. Elle demande à être apprivoisée, comprise. Il y faut un effort de l’auditeur. Faute de quoi il passera à côté d’une possibilité de jouissance et de plaisir extrême.
Ornette a su, dans toute sa vie musicale, se renouveler. Il nous a quittés bêtement à 85 ans d’un arrêt du cœur le 11 juin. Continuer la lecture