Jazz : d’un vent du désert aux Indiens,, le jazz reste une musique de contestation


Quand le vent du désert vient à nous.

Le Sirocco est parfois tellement fort, tellement imprévisible qu’il passe la Méditerranée pour envahir jusqu’au Nord et l’Ouest de la France déposant des pellicules jaunâtres sur les voitures et les immeubles. Un vent qui ne respecte rien même pas les frontières.
Pour ce nouvel album, « Sirocco », Hubert Dupont, bassiste de son état, s’en inspire. Entouré de Christophe Monniot aux saxophones et instruments électroniques et de Théo Fisher, beatmaker, live electro – pour recopier ce qui figure sur la pochette, il faut l’entendre pour le comprendre – venu du hip hop. Transgresser les genres est une nécessité pour créer des ambiances originales. Cette musique transporte autant de grains que le vent du sud. Elle veut faire danser et s’entend comme une chorégraphie mentale qui laisse chacun.e libre de l’imaginer. Continuer la lecture

Jazz : Kosmos avec un k comme dans… Trio ?

« Trio Kosmos » interroge : où se trouve-t-il en l’air ou dans l’eau ?

Un trio ? Désormais, la surprise n’est plus de mise. Les trios se succèdent et ne se ressemblent pas. Celui-ci, qui se veut donc « Kosmos » – cosmopolite, lunaire, ailleurs intersidéral -, est composé d’un trompettiste, Antoine Berjeaut, d’un bassiste électrique, Hubert Dupont créateur de ce trio, et d’un batteur excentrique, pour donner un peu de sel à l’ensemble, Steve Argüelles. Les trois kosmosiens utilisent aussi l’électronique (FX) pour construire des paysages oniriques capables de nous faire basculer dans d’autres mondes. Leur Kosmos a des airs de routes maritimes de celles qui s’effacent après le passage des bateaux ou d’immersion dans les profondeurs de notre cœur océanique. Continuer la lecture

Jazz, Hubert Dupont en réseau

Pérégrinations dans le temps et l’espace.

Dans ce monde construit sur l’éphémère, le versant de l’accélération du temps, il est nécessaire, vital de se permettre d’entendre les murmures du temps, de revenir vers ses mémoires et ses filiations.
« Smart Grid » – un réseau intelligent – propose cet arrêt sur la musique pour un voyage dans les interactions entre quatre musiciens qui se connaissent bien pour errer autour des jazz qui les ont construits. Hubert Dupont, bassiste aventureux ouvert à toutes les expérimentations, à toutes les cultures a composé un album qui se veut œuvre ouverte. Ses compagnons ont accepté les règles de ce voyage pour jouer avec les rythmes, les structures, les références pour perdre l’auditeur et se perdre avec lui dans des contrées peuplées de mélodies curieuses naissant des apports de chacun des quatre participants.
L’avidité de Denis Guivarc’h, au saxophone alto, la légèreté aérienne de Yvan Robilliard au piano et la batterie venant des profondeurs de la terre de Pierre Mangeard se combinent avec la contrebasse pendulaire de Hubert Dupont pour aborder les berges de rivières elliptiques peuplées d’interrogations et de conditions illisibles mais présentes.
Recomposer ce quartet plus de 10 ans après le premier album permet de combiner les différentes expériences de ces quatre là pour offrir une musique de notre époque qui a su conserver l’essentiel, la pulsation du jazz pour outrepasser le jazz lui-même et toutes les autres musiques venues d’ailleurs et chercher à créer une synthèse qui n’oublie rien.
Prendre le temps de partir à la recherche de notre présent, perdre son temps en des pérégrinations bizarres en dehors des autoroutes et, soudain, sentir le vent d’une liberté retrouvée.
Nicolas Béniès
« Smart Grid », Hubert Dupont, Ultrabolic, distribué par Musea.

Le Jazz quand même….


Frontières, je vous hais !

Hubert Dupont, bassiste et contrebassiste, est en train de construire une musique d’un temps qui fait des explosions une manière de survivre en détruisant. Le chamboule tout est devenu le sport à la mode.
Est-il possible de créer dans cet environnement mortifère ? Comment vivre et résister tout en appelant à un monde fraternel de rencontres de cultures pour forger une modernité ? Il a voulu relever le gant en se servant des cultures des opprimés, des cultures qui restent populaires tout en étant savantes. Il a forgé un groupe et des compositions pour répondre aussi à un projet politique, la lutte des Palestiniens pour faire reconnaître leurs droits. « Golan » – dont c’est le volume 2 – en est résulté. Golan est une question de frontières et de définition aussi du possible État palestinien. Un symbole. Continuer la lecture

Rencontres-collages de cultures.

Musiques et paroles

Hubert Dupont est bassiste pour ceux et celles qui l’ignoraient encore. Mais aussi compositeur et architecte d’univers sonores. Le jazz n’est, pour lui, qu’un des affluents de la musique en train de se faire. On sait bien, depuis « Tintin » au moins, qu’il ne faut pas confondre tous les Dupont… Il faut mettre celui-là à part…
Dans ce nouvel album, enregistré en public, il confronte deux types de poésies, de slams. Celui de Mike Ladd, un Étasunien parisien, et celui de Ibrahima Diassé venant de la tradition sénégalaise, le tassou « un slam traditionnel en wolof » – pour citer la présentation -, le wolof étant une des langues importante de nations africaines. Hervé Samb est à la guitare, Naïssam Jalal est à la flûte et Maxime Zampieri à la batterie – un long solo lui est dévolu sur « Baisse la clim », une manière de rendre compte des mutations climatiques – pour construire les murs de cette maison non terminée. Le toit est inexistant par volonté. Pour ne pas s’enfermer. Continuer la lecture