Jazz : d’un vent du désert aux Indiens,, le jazz reste une musique de contestation


Quand le vent du désert vient à nous.

Le Sirocco est parfois tellement fort, tellement imprévisible qu’il passe la Méditerranée pour envahir jusqu’au Nord et l’Ouest de la France déposant des pellicules jaunâtres sur les voitures et les immeubles. Un vent qui ne respecte rien même pas les frontières.
Pour ce nouvel album, « Sirocco », Hubert Dupont, bassiste de son état, s’en inspire. Entouré de Christophe Monniot aux saxophones et instruments électroniques et de Théo Fisher, beatmaker, live electro – pour recopier ce qui figure sur la pochette, il faut l’entendre pour le comprendre – venu du hip hop. Transgresser les genres est une nécessité pour créer des ambiances originales. Cette musique transporte autant de grains que le vent du sud. Elle veut faire danser et s’entend comme une chorégraphie mentale qui laisse chacun.e libre de l’imaginer.
Laissez vous porter et vous franchirez toutes les frontières invisibles qui empêchent le corps de bouger et le cerveau de fonctionner.
« Sirocco », Hubert Dupont, Ultrabolic/Musea

Prendre les vagues du jazz.

Un groupe qui a décidé de prendre le nom de « Imperial quartet » autorise la référence à la Nouvelle-Orléans et à ses fanfares comme un retour à la naïveté première, à la danse qui a longtemps accompagné la musique de la Louisiane. Le Free-Jazz, si décriée aujourd’hui qu’il n’arrive plus à se faire entendre, avait retrouvé la forme première des marches en travaillant la sonorité des instruments. Albert Ayler avait parfait la démarche en créant un son à nul autre semblable.
La quartet, Damien Sabatier et Gérald Chevillon se partagent les saxophones, Joachim Florent, contrebasse et Antonin Leymarie batteur dansent les rythmiques pour libérer les corps et les âmes, fait une fois encore la démonstration de la réunion des extrêmes en se lançant à corps perdu dans le bouillonnement musical issu de cette contrée victime du dérèglement climatique comme de la folie capitaliste.
« All Indians ? » interrogent-ils, tous indiens, tous amérindiens, acadiens, afro-américains ? Toustes sommes issu.e.s de ces mémoires.
Une musique sauvage, virulente, joyeuse qui affirme qu’il faut savoir arpenter tout le champ jazzistique.
« All Indians ? », Imperial Quartet, Compagnie Impérial/InOuie distribution