A l’automne, les festivals de jazz se ramassent à la pelle… (2)

Ne dîtes jamais « jamais » !

Nevers, dans la Nièvre, se trouve aussi en Bourgogne. Mais ce n’est pas de vin dont il s’agit même si l’ivresse sera là, mais de jazz. Pour la 28e année s’organise dans cette ville un festival de jazz, « D’Jazz Nevers Festival » au programme pléthorique. Roger Fontanel, organisateur, ne recule devant rien. Des séances de cinéma gratuites, des concerts, des conférences – sur la première guerre mondiale -, des rencontres avec le (les ?) public(s), des initiatives vers le jeune public, des expositions… Le jazz envahit Nevers qui ne pourra jamais dire jamais au jazz…
En une semaine, j’ai compté 38 possibilités d’entendre ou de voir du jazz et des musicen(ne)s, une sorte de record. Ce n’est pas là l’essentiel. Continuer la lecture

A l’automne, les festivals de jazz se ramassent à la pelle… (1)

Le fil à couper le jazz

Cet automne est nonchalant sinon fainéant. Il rechigne à se montrer préférant se faire brûler la politesse par un soleil qui vient de l’été pour des journées que la chaleur rend maladives. Le calendrier se trouve confronté à des embûches nouvelles et ne sait trop comment s’affirmer. Ce temps – qu’il fait – est révélateur de l’ambiance. Personne ne sait où il se trouve ni comment il s’appelle !
Pour les festivals de jazz, il en va de même. Ils ne sont plus réservés à la période estivale. La concurrence était trop rude. Il fallait contourner l’obstacle. Boris Vian disait justement pour aller dans le mur prenons plutôt un hélicoptère.
Ils ont donc investi l’automne. Un moyen aussi de faire jouer des musiciens intermittents du spectacle qui ont besoin de se produire pour bénéficier de ce système en train d’être remis en cause, celui des allocations chômage. Ils et elles ont d’ailleurs bien conscience que le patronat et le gouvernement se servent d’eux pour restructurer l’ensemble de pôle emploi.
fil_oise_14_120x150« Jazz au fil de l’Oise » fête sa 19e édition. Il irradie sur tout le département du Val d’Oise, de Auvers-sur-Oise à Vauréal, avec comme partenaire principal la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et des théâtres pour accueillir des « vedettes » du jazz. Gregory Porter, vocaliste qui fait un malheur et qu’il faut aller entendre, réellement une grande voix, fait partie de cette petite cohorte de jazzmen qui arrivent à vendre des disques. Il ne faudrait pas rater la rencontre du saxophoniste ténor Joe Lovano, un condensé du jazz actuel avec le trompettiste superbe d’élégance et de mémoire, Dave Douglas ni celle de Michel Portal et Bojan Z., deux vieux amis au demeurant ou Terrasson/Belmondo. Continuer la lecture

Impressions de Jazz Sous les Pommiers, 4 – 11 mai 2013, 32e édition.

Un bon cru

Sur le terrain de la fréquentation, un succès. Beaucoup de concerts complets, beaucoup de monde. Logique, conjonction du 8 (mercredi) et de l’Ascension (le jeudi 9) ont permis une affluence souhaitée après les pluies de l’an dernier et un déficit important. Cette année, le temps, sans être réellement printanier – plutôt primesautier – n’a pas mis trop de sable dans les rouages. Même ma conférence sur « lorsqu’une chanson française devient standard du jazz, que reste-t-il de nos amours »1 a vu une affluence « normale », entre 30 et 40 personnes et ce, un vendredi à 15h30 alors que le festival brillait de tous ses feux. Certains étaient venus – comme ce photographe dont je ne connais pas le nom – pour fermer les yeux, goûter à d’autres cieux que ceux du travail à faire. C’est vrai que les photographes ont de moins en moins la vie facile, restriction des temps – 10 mn au début -, surveillance tatillonne, obligation de se justifier à tout moment et, last but not least, aller de concert en concert pour ne pas rater le moment où ils et elles peuvent « faire » leur métier. La pression, le stress est partout. Continuer la lecture