jazz, Deux pianistes, deux mondes,

deux « premier album »

Un trio
« Fairly Wired », nom de ce trio « assez branché » qui veut planter quelques graines pour ce premier album. « Seeds » donc puisque l’anglais s’impose. David Erhard, piano, Jean-Charles Ladurelle, contrebasse et Xingchi Yan à la batterie ont décidé de partager leur amour d’une musique qui a des relations avec le jazz ne serait-ce que par la constitution du trio et l’influence de Keith Jarrett mais aussi de la musique mécanique chère à Carla Bley ou à la musique minimaliste de Steve Reich mais la filiation la plus directe est celle du trio Reis/Demuth/Wiltgen.
Si ces influences s’entendent, la volonté de trouver sa propre voie est perceptible même si ce n’est pas toujours simple. Le danger de la cohabitation de structures simples et répétitives est de lasser l’auditeur. Il faut faire preuve d’énergie, croire dans sa musique. Ils commencent à y réussir.
Faites l’expérience de ce trio. Pour découvrir de jeunes musiciens en quête d’un futur à partir des traditions qu’ils revendiquent. De plus, c’est un vrai trio.
Nicolas Béniès.
« Seeds », Fairly Wired, pour l’instant sans label infos sur www.fairlywired.tumble.com

Omri Mor, au carrefour de toutes les cultures
Israël pourrait avoir une place particulière dans le monde. Le pays est relié par toutes les fibres de sa population à l’Occident et même à l’Europe et se trouve au cœur d’un Moyen Orient dont les musiques ont conquis le monde, musiques du corps et de l’esprit, musiques de danses populaires et qui restent savantes. Comme le jazz lui-même. Si le pays s’ouvrait, reconnaissait les droits des Palestiniens, il pourrait faire naître des chefs d’œuvre qui pourraient transformer le monde.
Omri Mor se veut le porteur de toutes ces traditions, de toutes ces voix. Le piano est l’instrument idéal, à cheval sur le mélodique et la percussion. Classique, jazz, musiques arabo-andalouses, Chaâbi algérien mais aussi le rock se retrouvent dans sa musique.
Pour ce premier album sous son nom, « It’s About Time », sous la direction de Karim Ziad, batteur – remplacé sur une composition par Donald Kontomanou -, il s’est entouré de son ancien employeur, le bassiste Avishaï Cohen – remplacé par Michel Alibo dans quatre plages – et un vocaliste, M’aalem Abdelkbir Merchan sur « Marrakech », la seule composition qu’il n’ait pas signée.
Une virtuosité au service d’un projet de réconciliation et de dépassement pour ouvrir la porte à un monde débarrassé de ses préjugés. La musique est belle et sait faire danser. Sur un volcan !
Nicolas Béniès
« It’s About Time », Omri Mor, Naïve