BLUES.

Une saga moderne. 1962, la découverte du blues en Europe.
Deux concerts inédits à Paris de l’American Folk Blues Festival

Back to the future. En 1962, deux fous furieux allemands – oui, même dans ce pays, il en existe –, Horst Lippmann et Fritz Rau, décident d’organiser une tournée de musiciens pas comme les autres, des bluesmen et une chanteuse de rhythm and blues, au moins connue comme tel à cette époque, Helen Humes. Pour l’Histoire, retenons que Helen fut la chanteuse de l’orchestre de Count Basie à la fin des années 1930. Cette tournée porte un nom devenu célèbre, « American Folk Blues Festival », soit AFBF pour les intimes. Pour ce faire, ils ont même créé une agence de spectacles. Ils vont aussi co-organiser avec Norman Granz les « Jazz At The Philharmonic », JATP pour les afficionados.
A cette époque, le blues a mauvaise réputation. Aux Etats-Unis d’abord. Les musiciens de jazz et plus généralement la population africaine-américaine rejettent cette musique qui fait référence aux racines africaines et à l’esclavage. Le blues est confiné dans ce que les « tourneurs » appellent le « Chitlin’ circuit », celui des bars et des boîtes de nuit considérés comme mal famés et sont fréquentés par la population des ghettos. Continuer la lecture