C’est déjà la rentrée (1)

La rentrée littéraire fait preuve d’un bel optimisme. 510 romans sont programmés, soit environ 30 de moins que la rentrée de l’an dernier. La COVID 19 ne gagnera pas ! Le message est clair.

Peinture des États-Unis en noirs.
A la manière de Soulages avec ses études sur les noirs, Colson Whitehead désormais écrivain reconnu et primé, poursuit ses investigations, à travers une sorte de docu-fiction, sur le racisme et ses conséquences dans la société américaine. « Nickel Boys », les enfants de Nickel Academy, terme de dérision pour une Maison de correction sise en Floride, est une description de cette Amérique des années 1960 qui fait d’un Noir un délinquant par définition, par nature. Elwood Curtis est un jeune homme qui part faire ses études à l’Université, pris en auto stop par un voleur de voitures Noir, il est condamné à la maison de correction où se pratique la ségrégation, les délinquants noirs sont séparés des blancs, et la torture pouvant entraîner la mort. Le jeune homme en fera l’expérience.
Elwood se liera d’amitié avec Turner pour essayer de résister à l’environnement fait d’arbitraire et de sadisme. Par un retournement logique, Elwood ne fera plus qu’un avec son ami. Continuer la lecture

New York vue par Colson Whitehead

Du côté du New York d’hier et de demain.

Colson Whitehead fait partie de la nouvelle génération d’écrivains new-yorkais. Comme le montre les premiers films de Woody Allen, New York est une ville à part, à la fois américaine, européenne et autre chose encore. Une Ville qu’il est impossible d’ignorer. Elle provoque des montées d’amour fou et de haine incontrôlée. Une Ville-Monde ! Elle génère un environnement particulier dans un enchevêtrement de liens historiques, sociaux, architecturaux. Whitehead – drôle de nom pour un écrivain africain-américain – suit les traces de Philip Roth pour raconter des histoires de cette ville en éternel mouvement, en éternel recommencement. A New York, le passé peut s’effacer par des destructions massives. Des immeubles entiers partent en fumée, remplacés par d’autres pour provoquer cette « inquiétante familiarité » dont parle Freud à propos des œuvres d’art. Continuer la lecture