Livres d’économie pour l’été… et après…

Question de méthode en sciences sociales

Quatre livres, en cette fin d’année scolaire, alimentent un débat nécessaire sur les outils d’analyse d’un monde qui semble de moins en moins compréhensible.
Quand le fer coûtait plus cher que l'or« Quand le fer coûtait plus cher que l’or » permet à Alessandro Giraudo – chef économiste d’un groupe international –, à la fois, de raconter 60 histoires drôles ou pas pour en tirer une morale disait-on dans les fables du bon La Fontaine. Or, il est de mauvaise méthode, pour interroger le monde capitaliste actuel, de faire référence à des systèmes économiques du passé. La différence fondamentale de contexte, de structuration ne permet en rien d’appréhender le monde d’aujourd’hui. Le titre fait allusion aux Assyriens qui payaient le fer huit fois le prix de l’or sans que l’auteur aborde le fait que la sphère de la marchandise était peu développée et l’absence d’une économie monétaire. Entre autres. Il est impossible de titrer des leçons pour le présent. Continuer la lecture

Intervention de la FSU à l’Assemblé plénière du CESER le vendredi 26 avril 2013.

Sur la situation économique, la crise systémique et la montée du chômage.

La récession en France est une réalité. La prévision du gouvernement, même revue à la baisse, de + 0,1% ne se réalisera pas. L’économie française, comme toutes les économies de la zone euro, connaîtra une « croissance négative » suivant l’expression consacrée, après plusieurs trimestres successifs de croissance zéro qui a permis de pousser des cris de triomphe : « La France n’est pas en récession »… Le chômage ne peut que poursuivre sa progression comme il le fait depuis 24 mois. Le gouvernement actuel n’en porte pas toute la responsabilité mais il n’a pas pris la mesure de la dimension de la crise que traverse les économies capitalistes développés depuis août 2007. Il n’a pas changé la politique économique. Continuer la lecture

Le polar miroir de notre société

Polar et libéralisme

Un bon polar, un vrai roman noir est marqué par la révolte. Contre les injustices. Contre cette société du lucre, contre les puissants qui ne pensent qu’à manipuler et à imposer par la force brutale s’ils ne peuvent faire autrement.
Deux livres récents viennent illustrer chacun de leur côté cet adage. Le premier porte la signature d’un vieux briscard, Donald Westlake. Un de ceux qui ont su transformer la tragédie en farce pour que le rire – le propre de l’homme et plus encore de la femme – incite à la réflexion, au combat. Son dernier opus, « Le couperet » (Rivages/Thriller), pousse jusqu’à la caricature la lutte de tous contre tous, manière de décliner l’impératif de la compétitivité dans la vie de tous les jours. Burke Devore est un cadre supérieur de l’industrie papetière au chômage depuis deux ans. Il a femme et enfant. Le fils devient voleur et trouve, à son grand étonnement le soutien de son père. Les liens sociaux, le consensus nécessaire à toute vie en société vole en éclats. Les valeurs morales ne résistent pas au chômage. Il a un plan pour retrouver un emploi. Simple. Assassiner celui qui est en poste et qui correspond à son profil. Avant, il faut qu’il supprime tous les prétendants possibles, qu’il sélectionnera à l’aide d’un stratagème. Et Westlake de publier et des modèles de CV, et des conseils de maintien qu’aucun chômeur ne peut suivre. Ce qu’il démontre !
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