Un travail de mémoire.

« Swing », guitare électrique, « Soul »

Le travail de mémoire est toujours renouvelé. Chaque nouvelle pierre vient restructurer l’édifice. Travail nécessaire qui permet de lutter contre les clichés, les idées toutes faites. Les souvenirs sont menteurs. Ils recèlent une part d’émotions qui les rend suspects. Pour chacun(e) d’entre-nous ils revêtent une importance liée à nos sensations. Ils représentent la part d’impalpable de nos expériences. Ils nous construisent mais nous empêcher de les confronter à la réalité historique pour les mettre en perspective, leur donner du sens.
Ce travail de mémoire va de pair avec une appropriation du patrimoine. Le jazz apprend à se servir de cette mémoire pour construire un futur. Connaître le passé, les traditions pour les bousculer tel le sens d’une entrée dans la modernité. Les tenants du post modernisme prétendent rompre avec le passé sans analyse de ce passé, sans en tirer le bilan, sans en appréhender la force, la présence. C’est une erreur mortelle. Les êtres humains font leur propre histoire dans des conditions qu’ils n’ont pas librement déterminées. Continuer la lecture

Une époque et un label, « Swing »

Une mémoire du jazz

"Swing", première période. 1937 est une année exceptionnelle en France et à Paris. L’Exposition Universelle s’est installée. Le clou est constitué par le face-à-face brutal, frontal entre les Pavillons de l’Allemagne nazie et celui de l’URSS. Ils rivalisent de mauvais goût, de pesanteurs et de boursouflures à la place de la grandeur.
Cette Exposition attire, du côté du Pavillon des Etats-Unis – Franklin Delano Roosevelt mène une politique de relance économique dans la crise dite de 1929 -, c’est le jazz qui domine. Les musiciens de jazz débarquent. Ce n’est pas la première fois, ça ne sera pas la dernière.
Un tromboniste majeur, Dicky Wells, est présent avec son orchestre. Les musiciens ont pris leurs quartiers au « Boudon », brasserie du côté de Pigalle.
Charles Delaunay, secrétaire général du Hot Club de France, association créée au début des années 1930 pour promouvoir le jazz, décide, avec l’aide de Hughes Panassié, Président de ce même Hot Club, de créer un label uniquement consacré au jazz. C’est une grande première. Comme l’a été, une grande première, la naissance de la revue « Jazz Hot », première revue française sur le jazz. On y retrouve les mêmes. Continuer la lecture