Hommage vivant à un compositeur vivant

Souvenirs, souvenirs

meecoVoici un curieux album. « Souvenirs of love » est un titre qui n’a pas besoin d’être traduit. Meeco – Michael Maier pour l’état civil – marie ses compositions et ses interprètes pour faire la démonstration de son talent éclectique. Un compositeur respecté si j’en crois la présentation, mais resté – j’en témoigne – largement inconnu. Il n’en faut pas plus pour entendre ces souvenirs d’amour passés, présents et, pourquoi pas, futurs.
L’œil de l’amateur de jazz est attiré par la présence de John Scofield, un des guitaristes qui comptent, et par celle du batteur Victor Lewis. Il faut y ajouter Richard Bona, bassiste et chanteur, aux confins du jazz et de la variété mâtiné de ces « musiques du monde » qui doivent beaucoup au continent africain.
Pour le reste la soul music et le jazz se retrouvent dans ces évocations d’amours perdues et retrouvées. La pochette – ou l’équivalent pour le CD – ressemble à une présentation des musicien(ne)s d’aujourd’hui, partie prenante de ce défilé. La liste est longue et s’inscrit sur le côté droit de la page visible. A l’intérieur, photos et commentaires permettent de voyager dans le temps et dans l’espace pour découvrir une sorte de confrérie.
Comme à moi sans doute, le nom de « Meeco » ne vous dit rien. Il serait pourtant dommage de passer à côté de cet album plein de charme, de tendresse et surtout de musique.
Nicolas Béniès.
« Souvenirs of love », Meeco, Double Moon Records distribution New Arts International

Un travail de mémoire.

« Swing », guitare électrique, « Soul »

Le travail de mémoire est toujours renouvelé. Chaque nouvelle pierre vient restructurer l’édifice. Travail nécessaire qui permet de lutter contre les clichés, les idées toutes faites. Les souvenirs sont menteurs. Ils recèlent une part d’émotions qui les rend suspects. Pour chacun(e) d’entre-nous ils revêtent une importance liée à nos sensations. Ils représentent la part d’impalpable de nos expériences. Ils nous construisent mais nous empêcher de les confronter à la réalité historique pour les mettre en perspective, leur donner du sens.
Ce travail de mémoire va de pair avec une appropriation du patrimoine. Le jazz apprend à se servir de cette mémoire pour construire un futur. Connaître le passé, les traditions pour les bousculer tel le sens d’une entrée dans la modernité. Les tenants du post modernisme prétendent rompre avec le passé sans analyse de ce passé, sans en tirer le bilan, sans en appréhender la force, la présence. C’est une erreur mortelle. Les êtres humains font leur propre histoire dans des conditions qu’ils n’ont pas librement déterminées. Continuer la lecture