JAZZ : Rhoda Scott groove comme jamais


Girl Power

Rhoda Scott, organiste « aux pieds nus » faut-il le rappeler, 83 printemps, a construit un quartet de Lady toujours en devenir. Elle a décidé d’aller encore plus loin avec « Lady All Stars », un septet composé de la fine fleur du jazz en France. Sophie Alour, saxophone ténor, Céline Bonacina au saxophone baryton, Lisa Cat-Berro, Géraldine Laurent, les deux au saxophone alto dans des registres différents, Airelle Besson à la trompette et au bugle, Anne Paceo, Julie Saury aux batteries pour créer une musique joyeuse, revendicative, pleine de bruits de cette fureur contre un système capable de discréditer les femmes parce qu’elles sont femmes. En se regroupant, elles montrent aux yeux de tous qu’il est nécessaire de redécouvrir toutes les femmes oubliées enfouies sous le patriarcat ambiant. Des sensibilités différentes pour mettre en œuvre des compositions et arrangements de chacune pour jouer sur les questions réponses entre l’orgue et le petit grand orchestre comme un écrin pour les solistes. Continuer la lecture

Jazz, Rhoda Scott

L’orgue Hammond dans toute sa splendeur féministe.

L’âge ne fait rien à l’affaire, Rhoda Scott reste la personnification de cet instrument bizarre né à Philadelphie au milieu des années 1950, l’orgue Hammond – du nom de son inventeur. Elle renoue ici avec le duo pour faire la démonstration des capacités de son instrument qu’elle caresse avec ses pieds nus, de susciter la danse, d’évoquer les blues pour faire sauter le cafard. « Movin’ Blues » est un titre en adéquation avec son contenu. Le groove est invité et ça bouge dans tous les sens. Je vous défie de rester assis en entendant la composition éponyme. Elle déménage avec une joie communicative et le batteur Thomas Derouineau est un compagnon idéal pour asseoir la performance de l’organiste.
Elle sait aussi, via la composition de Duke Ellington, « Come Sunday » – une erreur de plages pour deux compositions du Duke, « Caravan » est en 5, « Comme Sunday » en 3, sur mon exemplaire – extrait de la suite « Black, Brown and Beige » faire référence à la fois au Gospel et aux combats pour les droits civiques qu’elle inscrit dans les luttes féministes. Son groupe, « Lady Quartet » en témoigne aussi.
Une musique vive, vivante, joyeuse qui sait ce que le malheur veut dire.
Nicolas Béniès
« « Movin’ blues », Rhoda Scott, Sunset Records distribué par L’autre distribution

Jazz. Queens ?

La comtesse aux pieds nus

Rhoda Scott, née le 4 juillet 1938, organiste, s’est fait remarquer – et toute la presse s’en fait l’écho – en jouant pieds nus. Plus agréable pour elle, sans doute. Le reste, son jeu, sa capacité de création, a été oublié. Elle a constitué son « Lady Quartet » : Sophie Alour, au saxo ténor, Lisa Cat-Berro au saxo alto et Julie Saury à la batterie, une manière de faire reconnaître la place des femmes toute l’année et pas seulement le 8 mars. Elle ne s’est pas arrêtée là, pour cet album au titre revendicatif, « We free Queens » – référence à un album de Roland Kirk, « We free Kings » – et aux invitées prestigieuses, Géraldine Laurent au saxo alto et Anne Paceo à la batterie. Un homme a trouvé grâce, Julien Alour, trompettiste… Une musique classique noire, de la grande, avec ce qu’il faut d’ancrage dans notre présent. Pour danser…
NB
« We free Queens », Rhoda Scott Lady Quartet, Sunset Records/L’autre distribution.