Des clés pour lir le cinéma de Clint Eastwood

Cinéma en livre,
Une autre manière de voir les films.

Consacrer un Repères à « Clint Eastwood » peut sembler une étrange tentative d’aborder l’art du cinéma. Jean-Louis Fabiani réussit la gageure en interrogeant la critique des œuvres du cinéaste pour cerner la « persona », le personnage qu’il interprète, et ce qu’il dit du contexte social et politique. Curieusement, ce ne sont pas les idées politiques de Eastwood – il est libertarien donc contre l’État et pour l’initiative individuelle – qui jouent un rôle mais la « persona ». L’inspecteur Harry, vu de cette manière, est un personnage ambigu qui reflète le contexte des États-Unis, le rapport aux armes, à la violence, à la place de l’individu. Fabiani, en épluchant cette critique surtout américaine, permet de saisir les représentations, les figures qui structurent la société américaine. Jerome Charyn l’avait déjà mis en lumière dans « Movieland » (1990) cette importance du cinéma dans la culture des États-Unis, qui possède une tradition plus orale que la française.
Que vous aimiez ou non Clint Eastwood, l’auteur invite à penser le cinéma qui synthétise, dit-il, toutes les contradictions de la culture contemporaine. Il ne craint pas, sur cette lancée, une comparaison des films tournés par l’acteur/metteur en scène/producteur et la nouvelle vague.
NB
« Clint Eastwood », Jean-Louis Fabiani, Repères/La Découverte.