PREVERT, Pour toujours…
Jacques Prévert est né le 4 février 1900, à Neuilly. Il fut sans doute mauvais garçon et surtout piéton de Paris à l’instar d’un Léon Paul Fargue – dont « Le Piéton de Paris » justement et « Méandres » sont réédités chez Gallimard, dans la collection L’imaginaire, pour juger de sa postérité. Saint Germain des Prés, Montparnasse ont été ses quartiers de prédilection. Doté d’un père alcoolique, et d’une mère aux yeux bleus si profonds il vécut l’école buissonnière. Bien ou mal on ne sait. Les deux sans doute comme le reconnaissent ses poèmes aigres-doux. Anar, antimilitariste et anti-flic farouche, il ne pouvait être des bien-pensants. Il ne le fût jamais. La guerre, la première, le cueillit adolescent. Il ne s’en remettra jamais. Après son service militaire à Constantinople et sa rencontre avec Marcel Duhamel qui lui servit de mécène, il vit en oisif avec toute sa tribu jusqu’à la rencontre avec les surréalistes lui ouvrant de nouvelles perspectives. Un écrivain, un poète – il n’aimait pas le terme, un poète, on s’assoit dessus avait-il coutume de dire – mêlant, c’est assez rare, les cultures populaires et savantes. Comme si ce dromadaire – pour ne pas dire chameau – les avait digérées. Un cas. Continuer la lecture