Mentionner la musique du film

Du jazz or not ?

Les années 1950 et 60 – on peut pousser jusque dans les années 1970 – ont été marquées par des débats qui semblent, aujourd’hui, relever de la scolastique ou du sexe des anges, à savoir ranger une musique dans une case connue, dans un tiroir répertorié soit, pour ce qui concerne notre sujet, est-ce ou n’est-ce pas du jazz ? Duke Ellington avait une réponse toute prête, la seule différence porte sur la musique, bonne ou non ? Une façon de répondre à côté. Pas forcément idiot en l’occurrence. Le débat ne s’épuisait pas pour autant.
Il est possible – recommandé – d’aimer plusieurs types de musique, pour en rester au sujet sans, pour autant, de refuser de définir des frontières. C’est nécessaire pour délimiter le sujet. Avec le jazz – comme avec la musique baroque – c’est délicat. « Jazz » n’est pas un nom, c’est une insulte. Aux États-Unis, sa signification vient des bordels, une manière de dénigrer cette musique inventée par les esclaves africains libérés et devenus des citoyen(ne)s américains. Des citoyens de deuxième zone à qui les autorités – surtout dans les États du Sud – vont interdire d’exercer leurs droits. La ségrégation dans les transports comme ailleurs sera abolie au début des années 1960. Mais des citoyen(ne)s urbanisé(e)s condition indispensable de cette rencontre de civilisations et de création de cette « musique classique noire » comme le disait le batteur Max Roach. Continuer la lecture