Polars historiques, 1360, 326 les années 1960 ou plus tard…


Le Royaume de France en 1360

Les livres d’Histoire ont longtemps parlé de la « guerre de 100 ans », manière d’écrire a posteriori pour des guerres continuelles de formation des royaumes, de dessin des frontières et de la création d’États centralisés que seront les monarchies absolues. En 1360, la désorganisation est totale. Les luttes internes, les intrigues, les alliances se nouent et se dénouent à la vitesse des tempêtes. L’absence d’armées officielles ouvre grand les portes aux mercenaires qui, faute d’engagements, se livrent à des destructions organisées ou sauvages au détriment de l’ensemble des populations.
Les réactions des bourgeois sont à la hauteur des craintes. Le futur « tiers-état » s’organise, à Paris notamment sous la houlette de Etienne Marcel – il est resté sous forme de statue. Jean d’Aillon prenant prétexte de « La rançon du roi Jean », raconte le voyage périlleux d’une escouade de Milanais et de Florentins, sous la conduite de Pietro da Sangallo, ancien mercenaire et du poète Pétrarque, de Milan à Paris, au Louvre sous les auspices du Dauphin Charles. Pour l’Histoire, Jean le Bon a été fait prisonnier du Roi d’Angleterre à la bataille de Poitiers. Les lettres de change existent déjà mais une partie de la rançon doit être payée en monnaie sonnante et trébuchante. Continuer la lecture

Polar historique

Au pays des Cathares.

1165 entre Carcassonne et Narbonne, pays de naissance des Bons Chrétiens qui ne s’appellent pas encore Cathares, nom qui leur sera donné par l’Église catholique pour désigner comme hérétiques. Ils sont nés en son propre sein et se reconnaissent par une lecture stricte des Évangiles en refusant l’apparat et la richesse dont se parent les dignitaires de cette Église apostolique et romaine. François-Henri Soulié met en évidence les différences de comportement tout en soulignant la contradiction de ces Bons Chrétiens refusant de créer des enfants dans l’enfer du monde. Une femme, violée à plusieurs reprises qui a perdu le sens du plaisir et de la volupté, belle encore, désirable incarne cette contradiction en la mettant face à l’enfant. Il conte, dans « Angélus », une histoire de meurtres bizarres de compagnons tailleurs de pierre, imagiers engagés pour la construction des cathédrales, transformés en anges de la mort sur fond de complots et de folie. Comme souvent par les temps littéraires qui courent, un roman chorale. L’histoire se raconte via les trois héros : un jeune chevalier, Raimon de Termes dont la parentèle est convertie secrètement aux Bons Chrétiens tout en continuant officiellement à servir l’évêque, un roué – qui trouve son maître -, le Maître imagier, Jordi de Cabestan figure centrale visée par le meurtrier et une envoyée des Bons Chrétiens, femme abusée qui se libère de tous ses liens passés et présents, Alois de Malpas. Difficile de résister à cette imagerie sensible.
Nicolas Béniès
« Angélus », François-Henri Soulié, 10/18 Grands détectives.