Exubérant, dansant et donc nécessaire
Un groupe qui prend comme devise, et comme nom – ainsi que le titre de leur album – « Soul Jazz Rebels » ne peut pas décevoir. La participation du batteur Ton Ton Salut, figure du jazz montpelliérain, est un gage du désir de jazz qui animent Jean Vernheres, saxophone, Cyril Amourette, guitare et Hervé Saint-Guirons, orgue Hammond. Ils ont décidé de casser la baraque, de fuir la mélancolie pour suivre la voie de ce jazz dur proche du gospel, de la transe, de la danse pour percuter tous les a priori et aller chercher les racines de la rébellion. En ce début du 21e siècle, il fallait oser.
Leur musique, composée à tour de rôle par les quatre lascars, tisse et emmêle tous les fils d’une musique qui ne peut pas disparaître, celles du label Blue Note, celles de Jimmy Smith mais aussi de Larry Young – un organiste qu’il faudrait redécouvrir – sans compter Hank Mobley et les autres saxophonistes puissants de ces années ou celles antérieures. Une manière aussi d’entrer dans un jeu de mémoires pour enfin, ne pas hésiter à sourire à la vie. Se rebeller contre l’air du temps est une nécessité, regarder vers un passé non dépassé peut permettre d’affirmer sa différence, son originalité.
Mettez le disque, invitez les voisin-e-s, montez le son et… dansez.
Nicolas Béniès
« Soul Jazz Rebels », Black Stamp Music