Bonjour,
L’année 2015 commence comme 2014 s’est terminée, avec Philadelphie. La Cité de l’amour fraternel nous ouvre ses portes. Le jazz des années 50 lui doit ses « Hard boppers », un peu plus policés que ceux de « Motor City » – Detroit, une ville qui est train de sombrer, se détruit pour renaître peut-être, en tout cas elle sera différente.
Le jazz de « Philly » marquera aussi les années 60. McCoy Tyner, Jimmy Garrison (1934-1976) sont natifs de cette ville, y ont fait leurs études. C’est la moitié du quartet de John Coltrane en train de révolutionner le jazz.
C’est aussi dans cette ville que Shepp – né à Fort Lauderdale, en Floride le 24 mai 1937 – fera ses études. Il participera à la révolution d’octobre de 1964 qui verra l’affirmation du free jazz. On écoutera un thème, « le matin des Noirs » qui fait la démonstration des structures du free jazz et d’une approche du jazz comme une musique concrète, ce qu’il est aussi.
Ce sera notre dernière virée dans cette ville. La prochaine fois, fin janvier, nous passerons à Pittsburgh, la ville de l’acier – ex, les aciéries ont disparu avant l’automobile – dans le même état. Nous retrouverons quelques-un(e)s des musicien(ne)s évoqué(e)s à Philly mais ce sera surtout la fête du dieu tonnerre avec Art Blakey…
N’hésitez pas à venir. J’ai entendu une émission sur France Inter qui disait que la musique permet de lutter contre Alzheimer… Tout bénéfice, du plaisir thérapeutique…
Rester dans la ville de l’amour fraternel pour commencer l’année est aussi tout un programme.
Je vous la souhaite bonne et jazzy…
Nicolas BENIES.
PS Le film « Whiplash » – coup de fouet – qui tourne autour de la formation d’un jeune batteur a fait l’objet de commentaires qui dévoilent l’absence de culture jazzistique. Thomas Sotinel, dans Le Monde, confond Jo (Jonathan) pour l’état civil et « Philly Joe » (Joseph) ainsi dénommé pour éviter la confusion. « Philly » est né à Philly bien sur et marque le jazz du milieu des années 50 tandis que Jo Jones surnommé le père de la batterie moderne, joue avec l’orchestre de Basie à Kansas City au milieu des années 30 pour forger un nouvel équilibre au sein de la section rythmique. « Tiger » son surnom avait commencé comme danseur de claquettes et il en avait transposé l’essentiel dans son jeu de batterie.
Il faudrait débattre de la référence du prof un peu libéral – sur le terrain économique, la compétitivité comme maître mot – dictatorial sur la cymbale de Jo Jones et de ses conséquences sur le génie parkérien. Une référence un peu trop arrangée…
J’anime un débat au Café des Images le jeudi 8 janvier (séance de 20h30) sur ce film.
Pour entendre la différence, Jo Jones d’abord avec Ray et Tommy Bryant, pianiste et bassiste – deux natifs de Philly pour un thème intitulé « Philadelphia Bound »
Et Philly Joe, « Cherokee », aussi en 1960
Ces deux extraits servent aussi d’illustration à ce que je vous ai fait entendre à la fin de cette année 2014… D’une pierre…
Pour le film, la référence de Andrews c’est plutôt « Buddy » Rich, que l’on entend ici sur « Buddy’s rock », une de ses compositions.