JAZZ, Ballades

Retrouvailles

Comme si nous avions perdu de vue deux vieux amis. Comme si nous nous retrouvions chez l’un – Dave Liebman, saxophone soprano, ténor, flûtes – ou chez l’autre – Richie Beirach, piano, pour échanger sur le temps qui passe, celui qui reste dans la gorge ou bien celui qu’il fait sans craindre de faire référence aux auteurs classiques, ici Bach, Kurt Weil, Billy Strayhorn et Duke Ellington pour faire appel à Wayne Shorter dessinant un portrait, « Sweet Pea », de Strayhorn ou à Jobim tout en soulignant la place des compositions originales. Sans oublier Coltrane et son aura qui inonde le duo.
L’amitié est ici le ciment essentiel. Elle donne à cette rencontre une atmosphère de fraternité loin de tous les combats qui agitent d’habitude le monde du show biz dont peu ou prou le jazz fait partie.
Ces deux là se jouent de toutes les références tout en jouant avec leurs communes influences. Un patrimoine commun leur permet de dialogue sereinement sur ce monde qui ne tourne plus rond, autour d’un verre de ce vin magnifique, ce vin des contrées oubliées et perdues que seule la conversation musicale permet de retrouver. La violence resurgit parfois au détour d’une de ces pointes dans les aigus de ce soprano toujours en éveil. Continuer la lecture