L’histoire secrète des États-Unis

Polar et jazz : de la Nouvelle-Orléans à New York
Ray Celestin, britannique, s’est lancé dans une saga absolument réjouissante : raconter à la fois les migrations du jazz, de la Nouvelle-Orléans (« Carnaval ») à Chicago (« Mascarade ») et arriver avec « Mafioso » à New York en cette année 1947, date officielle d’entrée dans la guerre froide et la mise en place de la commission des activités anti-américaine, présidée par le sénateur McCarthy, qui pourchassera les communistes. La « chasse aux sorcières » débute pour le plus grand profit de la Mafia alliée au FBI d’Edgar J. Hoover qui aura l’audace de déclarer que « le crime organisé » n’existe pas alors que Costello, le « grand chef », est l’homme le plus puissant de New York et, par-là même, des États-Unis.
Le fil conducteur est double. D’abord un couple de détectives privés, Ida Davis, devenue veuve Young par son mariage, et Michael Talbot, son « professeur », dont le fils est accusé de meurtres, ensuite Louis Armstrong victime de la mort des Big Bands, cherchant une autre formule qu’il trouvera au concert de Town Hall – les enregistrements ont été retrouvés bien après cette année 1947. Le tout baigne dans l’histoire de la mafia, de ses ramifications, de ses conflits qui structure aussi l’histoire des États-Unis et de l’industrie du spectacle. Continuer la lecture

Une saga américaine écrite par un Anglais

Le jazz, fil conducteur d’une histoire noire des Etats-Unis.

Ray Celestin, linguiste et scénariste britannique, s’est lancé dans une grande aventure. Raconter l’histoire des Etats-Unis du côté de leur face cachée, noire dans tous les sens de ce terme. Point de départ, la Nouvelle-Orléans en 1919, ses quartiers, ses activités économiques, son racisme et ses transformations dues à l’arrivée, après la guerre de Sécession (1861-1865), des « Yankee » transportant une nouvelle façon de vivre. Deux éléments dominent ce premier opus, « Carnaval », d’abord le déclassement des « Créoles » issus des familles officieuses des colons français. Ces « métis » avaient une place sociale singulière entre les colons blancs et les Noirs des bas quartiers. La « race » aux Etats-Unis structure la société. Les « Yankee » supprimeront le statut particulier des Créoles pour les considérer comme des Noirs. L’arrivée des nouveaux migrants, Siciliens pour la plupart, renforcera cette perte de reconnaissance. Continuer la lecture