Mémoire de 1999

Disque. A propos de pianistes…

Benny Green : These are soulful days, Blue Note distribué par EMI.
Une idée d’anniversaire. Blue Note, le label mythique fondé par deux émigrés berlinois Alfred Lion et Francis Wolff, fête ses 60 ans. Le pianiste Benny Green a décidé de faire revivre, à sa façon, les années « hard bop », celle des Jazz Messengers d’Horace Silver et d’Art Blakey. Le format choisi pour ce type d’esthétique est inhabituelle, piano, basse (Christian McBride) et guitare (Russell Malone). Et ça marche. Il faut dire que Benny Green a de la puissance, de l’énergie, du swing. Continuer la lecture

JAZZ : les nouveautés du côté des pianistes

Trois pianistes, trois directions

Les festivals – « Sons d’hiver » en train de se terminer, « Banlieues Bleues » qui commencera en mars – comme les sorties en CD permettent d’appréhender les tendances en cours. Considérons les pianistes…
to duke matthew shippMalgré les différences de style, Matthew Shipp – né le 7 décembre 1960 à Wilmington dans le Delaware et des études à Boston -, Jacky Terrasson – né le 27 novembre 1965, à Berlin d’une mère américaine et d’un père français, une sorte d’internationale à lui seul – et Manuel Rocheman – né à Paris le 23 juillet 1964 – se retrouve une même volonté : se servir de la mémoire du jazz et des cultures propres à chacun pour créer, pour creuser son chemin dans un monde où l’incertitude domine. Le monde est incertain mais les cultures nouvelles le sont tout autant.. Ne rien oublier tout en bousculant la tradition pour la faire vivre en la conjuguant au présent pour que surgisse un peu d’avenir. Continuer la lecture

Nouveautés en jazz, les pianistes

A travers les nouveautés en jazz, via les pianistes.

Ludovic de Preissac a constitué un sextet qui devient septet avec le rajout du saxophoniste Sylvain Beuf en deux plages, pour donner vie à ses compositions qui baladent l’auditeur du Sénégal – « Ouakam’s Trip » – à Troyes – « Et de trois, on n’y revient » – , la ville d’élection du pianiste en passant par un portrait d’une photographe, « Alexia », la gamme pentatonique, celle du blues, le gospel, la salsa… pour indiquer l’éclectisme des références et la volonté de « coller » toutes ces cultures. La synthèse est plus difficile. Elle n’est pas encore à l’ordre du jour. Le « bebop » dans son vocabulaire est ici présent – le premier thème « Ouakam’s Trip » démarque très largement une composition connue du be bop -, comme l’influence des grands pianistes de la période dite « hard bop », celle marquée par Bobby Timmons ou Wynton Kelly. Il faut écouter le saxophoniste Michaël Cheret, le trompettiste Michel Gontard et le tromboniste Michaël Joussein pour comprendre le titre de cet album inscrit dans notre air du temps, « L’enjeu des paradoxes ». La démonstration s’organise dans les oppositions apparentes sans tenter de les organiser en une nouvelle manière de construire un autre rapport aux traditions. Les jazz affirment leur présence.

« L’enjeu des paradoxes », Ludovic de Preissac, Frémeaux et associés.

Continuer la lecture