L’ailleurs du jazz pour des voyages dans le ventre du monde
« Free Human Zoo » est un drôle de nom pour un groupe qui arrive à fêter, pourtant, son troisième album. Un oxymore qui veut faire d’un Zoo un endroit de liberté comme une représentation d’un gouvernement qui sait face à des populations ignorantes, parquées. La libération est devant nous. Elle se construit aussi dans l’imaginaire.
« No Wind Tonight » est le titre générique de ce double album pour deux suites et 4 voyages proposés par Samy Thiebault, saxo ténor, Laurent Skoczek, trombone, Manu Guerrero, piano, claviers, Matthieu Rosso, guitares, Nicolas Feuger, basse, contrebasse, Gilles Le Rest batterie et quelques invité-e-s. Pas de vent ce soir pour un amalgame de combinaisons puisées dans le jazz – les riffs et la pulsation notamment -, le rock mais aussi les chants du Moyen Âge, les musiques Klezmer, des comptines. Comme une référence à ces cultures du passé, d’autres mondes dont le présent peut se nourrir pour rêver ailleurs, rêver de solidarité, de fraternité et de sororité.
Les volutes de toutes ces musiques sont prégnantes faute de vents pour les dissiper pour les envoyer vers d’autres cieux. Les collages sont tenaces. La danse les fait tenir. Une musique de la transe en résulte pour rétrécir les frontières et projeter les corps dans une autre dimension.
Nicolas Béniès.
« No Wind Tonight », Free Human Zoo, Odusseia production/Ex-tension-seventh Records.