Jazz. Rien de moins qu’un big band pour René…

Rêves de jazz.

Organisateur de festival de jazz, un métier ? Aussi sans doute. Il faut pouvoir trouver des financements, monter les scènes, réunir des équipes… Ce n’est pas l’essentiel. Il faut avoir surtout la passion de cette musique et des musicien-ne-s. C’était le cas de René Caumer, âme du Calvi Jazz Festival, « un dieu facétieux » comme le nomme Jean Loup Longnon dans une sorte de poème épique qui sert de livret, poème traduit en corse comme il se doit et en anglais pour l’exportation.
Jean Loup Longnon a eu cette idée de monter un Big band original pour rendre hommage à René disparu le 15 août 2013. Il a rencontré l’adhésion d’un grand nombre de musicien-ne-s qui, ainsi, rendaient à René son amour. Les difficultés furent sans aucun doute multiples. Réunir tout ce monde tenait de la gageure. Pourtant, tout fut prêt pour l’édition 2014. Un concert à Paris, au club « Les Petits Joueurs » puis sur la scène du Calvi Jazz Festival.
« R comme René », titre évident mais plein de ce respect que l’on doit à tous ceux et toutes celles qui se donnent des ailes pour faire s’envoler les autres vers des cieux où les rapports marchands n’existent pas. Jean Loup Longnon a assuré la direction de l’orchestre et qu’il me permette de dire que c’est son album le plus abouti peut-être à cause de cette touche supplémentaire d’émotion… Se retrouvent une grande partie de la scène française du jazz. Une sorte de panorama… qu’il vous faudra découvrir en ouvrant l’album.
Nicolas Béniès.
« R comme René, Paris-Calvi Jazz Big band », direction Jean Loup Longnon, Powerlive, rens : www.longnon.com

JAZZ, Jean Loup Longnon

Un enragé du Big Band… et du scat

longnonJean Loup Longnon est trompettiste et puise dans les trésors enfouis de tous ses prédécesseurs à commencer par « Dizzy » Gillespie dont il la faconde. Plaisir aussi chez lui de jouer et de jouer avec d’autres. Surtout, il adore à la folie les sons d’un grand orchestre qu’il dirige d’une main de maître. Pour son dernier opus « Just Time », produit par l’« Association Longnon Big Band », il s’est résolu à constituer un quintet sans renoncer pour autant aux sections de grand orchestre pour certaines de ses compositions ou standards. Il n’a pas craint de récréer le sirtaki des Enfants du Pirée en bossa. Un retour à l’enfance est le signe des compostions et arrangement de cet homme qui a toutes les apparences du bon vivant. Le scat est son autre territoire qu’il arpente avec délice, faisant découvrir aux auditeurs son jardin d’éden.
Quintet donc pour ce « à l’heure » ou juste dans le temps ou le tempo pour des musiques dites « mainstream » autrement dit dans le courant principal du jazz. Il évite les rivages du free jazz cheminant dans les systèmes d’accords allant jusqu’au-delà du be-bop. Des terres déjà visitées qu’il arpente avec gourmandise. Pascal Gaubert, saxophone ténor, Ludovic Allainmat, piano, Fabien Marcoz, contrebasse et Frédéric Delestré, batteur participent pleinement au son de cet album faisant d’un quintet, un grand orchestre. Ils sont aidés par une pléiade d’invités.
Cette musique est faite pour être aimée. Et on l’aime. Malgré tout, quelque chose d’inachevé empêche d’y adhérer pleinement. Sans doute la faute à pas assez d’argent.
Tel que, visiter ces jardins. L’air qu’on y respire n’est pas pollué et la joie de vivre, d’exister y règne en maîtresse…
Nicolas Béniès.
« Just Time », Jean Loup Longnon quintet, Association Longnon Big Band, www.longnon.com