L’Histoire en marche.
Ce livre, « Les Indes et l’Europe », est un essai dans tous les sens du terme. Volonté de faire la preuve que l’Histoire de l’Europe et des pays colonisés peuvent exister l’une par l’autre, l’une avec l’autre tout en jetant les bases d’une nouvelle méthode pour tenter de comprendre les sociétés. La conclusion se veut une défense de leur orientation.
Jean-Louis Margolin et Claude Markovits, les auteurs, ont voulu construire les prémices d’« Histoires connectées », comme l’indique le sous titre. Ici il s’agit de couvrir rien de moins que 6 siècles, du 15e au 21e siècle. Leur projet : éviter l’européocentrisme aujourd’hui justement remis en cause qui avait conduit à « positiver » le colonialisme tout autant que le point de vue moral se traduisant par la survalorisation des sociétés colonisées conçues comme un éden.
Ils veulent faire comprendre que les sociétés des Indes sont multiples, qu’elles connaissent des contradictions, la violence, les guerres cependant que les colons européens s’agitent dans des systèmes différents tout en faisant la guerre entre eux pour conserver ou élargir leur territoire.
L’intérêt de cette sorte d’Histoire c’est de faire référence au contexte. Les premiers « découvreurs » venant d’Europe soit quittent définitivement leur pays d’origine et s’installent, soit, le plus souvent, n’ont qu’une envie repartir dans la mère patrie. L’Europe a développé des États de monarchie absolue qui ont déstructuré l’économie féodale tout en conservant le servage.
A chaque période, une délimitation différente des territoires pour indiques que « Les Indes » est une notion qui ne recouvre pas la même réalité suivant la construction de ces sociétés, européennes et « indiennes ». Continuer la lecture