Réflexions sur l’Histoire

« Faire » de l’Histoire.

C’est officiel : les historien – ne – s doivent faire preuve d’imagination. Ils n’avaient pas besoin de cet imprimatur. Il fallait bien « couvrir » les blancs sinon la description ressemblait à un squelette. La chair se trouve dans leur capacité à se prendre pour Alexandre Dumas. Pas toujours facile.
La mode actuelle est à l’histoire avec des « si ». Si telle décision n’avait pas été prise, que se serait-il passé ? Une manière de prouver que rien n’est écrit, que la capacité des êtres humain à faire leur propre histoire existe même dans des conditions qu’ils et elles n’ont pas librement déterminées pour citer Marx. Le déterminisme est une invention. Le champs des possibles est immense. De tout temps. L’antienne, une seule politique possible, est un non-sens logique.
Dans le même mouvement, souvent l’Histoire – apolitique par définition – peut servir les desseins idéologiques. Ainsi les pays d’Europe ont écrit, au 19e siècle, une saga étrange au regard des découvertes anthropologiques, celle de la Nation, plus exactement de l’État-nation. Michelet, comme ses contemporains, ont cherché les racines de la France. Nos livres d’Histoire de la génération précédente ont répété à l’envi des moitiés de réalité en faisant des Gaulois les ancêtres des Français. Une sorte de continuité qui faisait fi des transformations des modes de production et des architectures différentes de l’Etat. La nation naîtra, idéologie nécessaire au capitalisme, de ses travaux. Continuer la lecture