Manières de voir le monde
Si on remonte les siècles, James Ellroy, drogué, alcoolique, suicidaire, nazi, inventait un nouvel art du polar. Une écriture hallucinée faite de flashs, de dialogues coupés, de sous-entendus qui construisait un monde à part. Sa vie personnelle était un fiasco total. Son bonheur d’écriture, un don offert aux lecteurs avides de sensations nouvelles. « Le Dahlia noir » (1962 pour l’édition américaine), première partie du « Quatuor de Los Angeles », reste un chef d’œuvre total qu’il faut avoir lu. Les Trois tomes suivants aussi parce qu’ils racontent le Los Angeles de l’après seconde guerre mondiale avec ce qu’il faut de scandales et de chantages visant Hollywood et les musiciens de jazz. Avec « Perfidia », il s’est lancé dans un nouveau quatuor de Los Angeles, passant en revue les événements, plus ou moins réels, de ce mois de décembre 1941 qui a vu Pearl Harbour et l’entrée en guerre des États-Unis. Les personnages du premier Quatuor se retrouvent dont Dudley Smith. Ellroy souscrit à la mode des Stars Wars en revenant aux origines. Il n’y croit plus. Il est entré dans le système de la marchandise. Il construit un roman, qui a des qualités, mais ne rompt en rien avec la production habituelle des polars sur le marché. Il est possible d’y prendre plaisir. Ellroy donne toutes les clés des personnages qui perdent tout leur mystère et tout intérêt. Continuer la lecture