Retour à Hollywood.

Revivre dit-elle

Hollywood, usine à rêves ? La fabrique est en construction dans les temps de ce cinéma amoureusement qualifié de muet. Les immigrés sont légions et ne parlent pas « fluenty » la langue de Walt Whitman. Tous ces producteurs, propriétaires de studios, les Warner et autres deviendront pourtant des fantassins de toutes les causes nationalistes et moralisatrices pour le plus « grand bien de l’Amérique ». A n’en pas douter, aujourd’hui, ils auraient voté Trump ne serait-ce qu’à cause du prénom…
Hollywood est aussi une usine cannibale. Elle croque puis déchire les jeunes femmes et hommes venus se chauffer aux spots des studios, souvent pour se sortir de la misère. Les rumeurs font et défont les réputations. « Fatty » Arbuckle en saura quelque chose. Il sera accusé d’agressions sexuelles sur une mineure puis blanchi par la Justice mais il était grillé. Mort pour les studios.
Gary Cooper, peut-être grâce à son sourire – ou à sa mère allez savoir – échappera à toute condamnation. La leçon est la même partout, « pas vu, pas pris »… Il ne fait pas faire preuve ni de courage ni de sincérité. La sanction est toujours plus dure pour les femmes. C’est monde de mâle très dominateur.
Beaucoup d’actrices qui auraient pu prétendre à la gloire ont disparu. Certaines ont laissé des traces sur ces vieux films quelques foi réédités mais pas toujours. Comme Clara Bow, une de ces « flappers » chères au cœur de Francis Scott Fitzgerald. « Flapper » ? Pour qualifier ces femmes pleines d’audace qui savent prendre le rôle des hommes pour s’accomplir. Les Français parleront de « garçonnes », à cause des cheveux courts comme de la manière décontractée de s’habiller. Le corps exulte sans les corsets.
Clara Bow, passée du soleil à la nuit noire à 28 ans, change de discipline artistique. Après avoir été l’héroïne de films, muets et parlants, elle incarne ici, dans « Le sourire de Gary Cooper », un personnage de roman sous la plume un peu trop superlative de Sophie Pujas qui projette sur la biographie celle des femmes victimes des vampires avides du sang de ces jeunes femmes. Continuer la lecture