Un japonais à Paris
Toku, trompettiste et vocaliste, fait partie intégrante de la scène japonaise du jazz. Et, désormais de la scène française. Il s’était découvert en France par l’intermédiaire d’un album de Sarah Lancman, emportant l’adhésion du public. « Toku in Paris », titre de son album français, lui permet de faire la preuve de l’étendue de ses talents. Il se fait entendre à la tête d’un ensemble composé de Pierrick Pedron, énergie vitale du saxophoniste alto, de André Ceccarelli à la batterie remplacé par Lukmil Pérez pour certaines plages, de Thomas Bramerie à la contrebasse remplacé par Laurent Vernerey et de Giovanni Mirabassi au piano. Des musiciens qui ne s’en laissent pas conter lui offrant la répartie dont il a besoin. Ils sont aussi autant de cerises sur un gâteau qui arrive à les mettre en valeur. La dernière cerise n’est pas la moindre : Sarah Lancman qui rend la pareille à Toku.
Le trompettiste doit beaucoup à Miles Davis dans sa façon d’aborder l’instrument mais aussi à Art Farmer si l’on voulait d’autres références et le chanteur fait penser… à Grégory Porte ; voix puissante, plongeant dans les graves pour faire frémir les mânes de tous les ancêtres et pour notre plus grande joie..
Le tout est mâtiné de quelques influences japonaises sensibles dans les compositions de Toku et un peu moins dans les standards, pour construire un album qui se laisse écouter avec plaisir.
Nicolas Béniès
« Toku in Paris », Toku, Jazz Eleven.