Écrire oui, mais pour qui ?
Adam Langer est à la fois l’auteur et le personnage principal de ce roman, « Le contrat Salinger » qui transporte des interrogations sur les conséquences de l’écriture, surtout lorsqu’il s’agit de vraies-fausses ou fausses-vraies autobiographies. Pour comprendre le titre, il faut savoir que J.D. Salinger est un auteur qui a suscité l’émoi aux Etats-Unis. Auteur de « L’attrape-cœurs », un grand roman sur l’adolescence, il s’est refusé pendant une grande partie de sa vie à publier le moindre texte et à éviter toutes les interviews. On dit qu’il a vécu en reclus.
Adam Langer risque une hypothétique explication, Salinger aurait continué à écrire pour une seule personne avec l’impossibilité contractuelle de le faire savoir. Il met en, scène un autre écrivain, un auteur de polar cette fois, Conner Joyce, victime du même type de contrat. Sauf que son roman sera plus vrai que vrai. Le payeur est aussi un cambrioleur qui se sert des descriptions du romancier pour effectuer le casse. Qui réussit. Tenu au secret, Conner ne peut informer personne même pas sa propre femme qui part…
Adam Langer qui a écrit une autobiographie qui l’a fâchée avec sa mère et une grande partie de sa famille se demande si ce n’est pas LA solution, écrire – en étant payé – pour une seule personne…
Une sorte de négation de la fiction qui laisse un peu sceptique sur l’avenir de la littérature… J’avoue ma déception devant cette conclusion…
Nicolas Béniès.
« Le contrat Salinger », Adam Langer, traduit par Émile Didier, 10/18