Dave Liebman, présentation en janvier 1994

Dave Liebman, saxophoniste soprano et ténor, était venu à Paris pour présenter un album produit par Jean-Jacques Pussiau pour son label OWL (aujourd’hui disponible chez Universal) et se faire connaître et reconnaître. Ce broolyner – natif de Brooklyn, quartier de New York où il est né en 1946, est une des grandes voix du jazz surtout au soprano. Sa manière de jouer doit à tous ceux qui l’ont précédé sur cet instrument à commencer par Sidney Bechet dont il a la force expressive et, évidemment, à John Coltrane.
Faute de place pour le scanner, le titre et le chapeau manquent. Les voici :
Dave Liebman : Le jazz d’aujourd’hui
Du jazz et le vie. Expression et influences, histoire vécue et espoirs. Racines et évolutions. Enseignement et pédagogie. Une interview de Dave Liebman »
Rajoutons, la première en France.
Rouge n°1572 du 13 janvier 1994.

Vide Poche Spécial. Valentine Goby pour Charlotte Delbo

Comment écrire l’indicible ?

Valentine Goby, en voulant écrire sur Auschwitz un roman « Kinderzimmer » (Actes Sud), avait découvert l’œuvre étrange, magnétique, poétique de Charlotte Delbo Déportée dans ce camp de la mort, elle avait voulu témoigner pour conserver la mémoire de ses compagnes de détention et de l’environnement étrange dans lequel il fallait se mouvoir. La question qu’elle pose est redoutable : comment rendre compte, comment donner à lire ? Il lui a fallu trouver un langage pour répondre à ces questions. Charlotte Delbo se servira de tous les moyens de la littérature pour triturer les mots, les phrases pour forcer le lecteur à pénétrer dans cet univers à la géographie inconnue. Delbo avait voulu dompter les mots, les casser pour leur faire dire l’indicible.
Elle attendra 20 ans avant de voir publier l’ouvrage qu’elle avait écrit au retour des camps lors de sa renaissance après sa libération de Birkenau. Charlotte Delbo est capable de vous donner un aperçu de la non vie dans ces camps avec le simple mot « soif » qui prend un air singulier. Avoir soi c’est ne plus pouvoir parler. Les mots sont asséchés et la communication avec les autres perdues. Les compagnes de détention font preuve de solidarité pour lui permettre de revenir à la vie.
Un témoignage qui se retrouve dans tous les récits oraux ou écrits des déportés. Les femmes ne sont pas souvent évoquées. Il faut lire aussi Delbo pour cette raison.
Valentine Goby permet de s’introduire dans cette œuvre en faisant de cette solidarité qui permet de lutter contre la soif de l’oubli.

« Je me promets d’éclatantes revanches » avait-elle écrit à Louis Jouvet dont elle fut la secrétaire dés le retour des camps. Charlotte Delbo avait promis d’écrire la réalité de la vie de ces femmes déportées avec elle. Elle l’avait promis, les 230 déportées – 49 sont revenues – lui avaient demandé. Jacques Chancel, rappelle Valentine Goby, dans son émission Radioscopie du 2 avril 1974 – qu’il faut écouter sur le site de France inter pour avoir dans la tête son accent parisien et sa force, son rire -, affirmait doctement : « On n’en sort plus de tout cela », comprendre comment vivre après les camps, elle avait répondu « je crois au contraire que j’en suis sortie » pour montrer que la vie est un don qu’il ne faut pas refuser. Elle prétend que écrire permet de projeter le passé pour s’en débarrasser mais pas pour oublier.
Goby propose une « Lecture intime de Charlotte Delbo » et elle réussit à la fois de parler d’elle en parlant de Charlotte Delbo. Elle, c’est essentiel, donne envie de lire et de relire sa littérature, ses livres, ses pièces de théâtre dont « Aucun de nous ne reviendra », une phrase qui va s’imposer à toustes présents dans les camps.
Pas une bio au sens propre mais un hommage vivant. Ainsi Valentine Goby et Charlotte Delbo démontrent que, pour parler d’Auschwitz, l’entrée principale ce fait par les mots, par la littérature.
Charlotte Delbo semble un peu laissée de coté

Nicolas Béniès.
« Je me promets d’éclatantes revanches », Valentine Goby, Babel.

Sur Charlie Parker

CHARLIE PARKER AURAIT EU, EN AOUT 1995, 75 ANS, 100 ans en 2020.

ACTUALITE DE CHARLIE PARKER

BIRD LIVES !

Une réédition en poche d’un livre paru en 1980, « Bird lives » de >Ross Russell (chez 10/18) et un double CD, « Young Bird », dans la collection Masters of Jazz de Média 7, attirent l’attention, de nouveau, sur le génie de la musique que fut « Bird », Charlie Parker. On sait, au moins depuis le film de Clint Eastwood, que l’Oiseau est le surnom de Parker, provenant soit de « Poulet » – il en aurait écrasé un, en auto, ou allusion à son appétit – soit de « Yardbird », le « bleu », le « tire au flanc », comme le rappelle Alain Tercinet dans le livret du CD. Comme le rappelle « Down Beat », la première revue de jazz américaine, il aurait eu 75 ans cette année. Il était né le 29 août 1920. Et l’Oiseau est toujours vivant ! Continuer la lecture

Vide-Poches

En ces temps incertains, la lecture est non seulement un moyen d’évasion mais tout autant un instrument de connaissance de soi et du monde extérieur. Les éditions en poche font souvent l’objet d’un ostracisme incompréhensible. Comme si ce format était lié à « populaire » et donc méprisable. C’est une erreur profonde. Les trésors sont innombrables. Vérification à travers plusieurs entrées.

Littérature
Contes pour jeunes filles intrépides (Babel)
Lorsque le héros du conte est une héroïne, la lecture se corse et ouvre des perspectives. Praline Gay-Para a ouvert les tiroirs de ces histoires, issues des contes et légendes du monde entier, qui indiquent que les luttes féministes sont inscrites dans la mémoire de tous les pays du monde. Il faut juste se donner la peine de les exhumer. Comme souvent, les femmes disparaissent du patrimoine culturel, comme si elles n’avaient jamais existées. Ces contes montrent que les jeunes filles sont des vaillantes combattantes.
« Contes pour jeunes filles intrépides », Praline Gay-Parra Continuer la lecture