Une face cachée de la Libération, le racisme. Le récit de Louis Guilloux.

Mémoire oubliée

Les libérateurs américains acclamés distribuant chocolat, chewing-gum et autres cadeaux arrivent avec leurs préjugés. Beaucoup de témoins ont voulu oublier les pendaisons de jeunes soldats Noirs dont les corps s’affichaient devant des bâtiments administratifs. Le souvenir ne les retiendra pas. Ils sont tombés dans les oubliettes de l’Histoire. Le travail de mémoire est là encore essentiel.
Pendant tout la période qui suit le débarquement, il y aura beaucoup de temps d’attente que ce soit en Basse-Normandie ou, un peu plus tard, en Bretagne. Confinés, ces jeunes gens – il ne faut pas oublier que la grande majorité d’entre eux sortent de l’adolescence, que la guerre est leur première expérience – cherchent à se distraire, s’alcoolisent et commettent des actes répréhensibles, violences, bagarres, viols. Les réactions de l’armée comme des populations ne seront pas les mêmes suivant la couleur de la peau. Continuer la lecture

Histoires des Etats-Unis et de France.

« Toute histoire est vraie ».

John Edgar Wideman n’écrit pas vraiment des romans. Plutôt des contes qui se passent souvent dans les ghettos noirs de Pittsburgh ou de Philadelphie. Il fait de ses histoires, autobiographiques, biographiques, rêvées ou réelles peu importe, la trame de ses récits. La mémoire est le lieu principal qu’il visite encore et encore. Une mémoire à la fois individuelle et collective. Les Africains-Américains vivent sous le joug de leurs rapports avec les Blancs et sont le centre de cette société américaine qui fait du racisme une de ses composantes essentielles. Encore aujourd’hui, en 2017. Continuer la lecture