Israël comme il faut le voir.
Découvrir un nouvel auteur est un plaisir sans partage. Surtout lorsqu’il est israélien et fait découvrir Tel-Aviv telle que les brochures touristiques ne la vantent pas. Tel-Aviv est la ville israélienne par excellence, la véritable capitale du pays. Elle est le microcosme de tout Israël.
Liad Shoham, c’est le nom de cet auteur, y vit et pratique le métier d’avocat. Il au centre de la machine juridique. « Terminus Tel-Aviv » est son deuxième opus publié en France. « Tel-Aviv suspects » l’avait précédé.
Ici, il nous précipite dans l’actualité la plus brûlante. Les réfugiés, les migrants qui viennent d’Afrique – l’Érythrée et le Soudan en l’occurrence – et leur accueil en Israël. Il met en scène un député de la Knesset, l’Assemblé nationale, Réguev qui a bâti sa carrière politique sur la chasse aux Africains. On n’a pas besoin de se forcer pour imaginer son discours. Il entraîne avec lui des procureurs. Se dresse contre cette profonde exclusion, moralement et économiquement déplorable, des associations qui se battent pour la défense des droits de ces immigrés. C’est le cas d’une jeune femme Michal Poleg que l’on retrouve assassinée. Une jeune femme, lieutenant de police, Anat Nahmias, est chargée de cette enquête. Elle passe dans les quartiers où vivent ces populations, dans des squats insalubres. La description ce Tel-Aviv n’est pas le seul intérêt de ce roman. Un vrai polar avec ce qu’il faut de révolte, de dévoilement d’une réalité cachée, de volonté de faire prendre conscience de la nécessité de lutter, de combattre les préjugés.
Ne rater pas Liad Shoham !
Nicolas Béniès
« Terminus Tel-Aviv », Liad Shoham, traduit par Jean-Luc Allouche, 10/18. « Tel-Aviv suspects » est disponible dans la même collection.