Le jazz parle-t-il hongrois ? Une langue philosophique prétend Imre Kertesz que le hongrois. Peut-il se transformer en un rythme ? La réponse de la chanteuse/pianiste et compositeure Tamara Mozes, pour son premier album, « Moozing », se résout souvent dans le scat avec des onomatopées empruntées aux sons de sa langue natale.
La difficulté de cette langue tient à sa faible diffusion. Il fallait bien se faire reconnaître et connaître et, de ce point de vue, composer avec l’anglais est nécessaire. Composer est à prendre dans tous les sens…
Elle nous parle de beauté, une beauté qui se forge, qui s’impose, de ritournelle de l’amour en passant par la marche du travail à la manière des 7 petits nains de Blanche-Neige façon Walt Disney et le « ping pong »… Un voyage qu’elle offre, qu’elle nous offre sans apprêts et sans artifices.
Il est toujours possible de trouver des références dans les voix féminines – elle cite Patricia Barber, Shirley Horn notamment – mais il vaudrait mieux évoquer un collage des voix « classiques » et des voix du jazz, de la pop et du rock. Il lui manque un peu de la décontraction lié au swing face à son éducation classique.
Un premier album qui se conjugue au présent et ouvre un champ futur ouvert vers des chemins différents. A écouter et à voir.
Nicolas Béniès.
« Moozing », Tamara Mozes, Yolk Music, distribué par l’Autre distribution.