Un groupe français, « Les Mains Sales », fusionne les présents.
« Les mains Sales » ? Un nom curieux pour un groupe qui se veut franchement moderne. Référence, bien sur, à la pièce de Sartre qui parle de la responsabilité et de la liberté assumée, consciente. Sartre qui, de nos jours, n’est pas vraiment en odeur de sainteté, si le Pape François peut me permettre cette image.
Cet emprunt est parlant. Il signe la volonté de ce groupe, un quartet qui s’étend, revenir aux sources, ne pas oublier le passé pour construire un présent multiple. Alix Logiaco, piano, Antoine Brochot, basse, Sébastien Grenat, batterie et Léo Sevyor, vocaliste, veulent rompre avec les facilités d’aujourd’hui, la musique électronique qui passe en boucle et évite d’évoquer les grands musiciens du jazz qui ont échafaudé les soubassements du hip hop.
Ils ont choisi d’une part de publier des EP – en CD, un équivalent du 45 tours d’antan – de 4 titres, une bonne idée pour éviter d’émousser l’attention de l’auditeur tout en présentant leur travail.
Le dernier EP, « Expansion », se veut ce lien entre passé et présent par l’intermédiaire d’une reprise du rap mais surtout par le brouillard de jazz qui fait l’originalité de ce groupe. Dans le même temps, ils s’élargissent par l’adjonction d’une chanteuse, Kelly Carpaye pour un premier titre qui devrait faire un succès, « Perfect land », un titre dans la lignée, ironiquement, du thème de la pièce de Sartre.
Les paroles sont explicites. Elles font le plus souvent référence au jazz, à Miles Davis en particulier, pour regretter les orientations actuelles du hip hop. A juste raison, le jazz est mémoire et elle est nécessaire pour jeter un orteil dans le futur.
Une nouvelle voie ? Pour ce qui est des supports ils sont bien dans l’air du temps, CD et Vinyle.
Nicolas Béniès.
« Expansion », Les Mains Sales, coproduction avec le label Back To Paradise, www.lesmainssales.fr