De quelques auteurs et de leurs phobies
Le roman policier et le roman noir – ce n’est pas tout à fait la même chose – sont reconnus comme faisant partie de la littérature. Ils se sont même imposés comme une des références incontournables, comme un des moyens d’intéresser le lecteur. En même temps, ils sont porteurs d’une contestation de l’ordre social, d’une révolte soit ouverte soit silencieuse, soit consciente soit inconsciente. Si la révolte s’éloigne, le roman noir – plus que le policier – devient glauque et vulgaire. Par contre, il est forcément grossier, parce que nous le sommes…
Prenons le cas d’un auteur qui «truste » tous les prix, Michael Connelly, américain comme il se doit, habitant Los Angeles, ville étrange que tous les auteurs n’ont jamais fini de décrire1 et donnant lieu à des interprétations diverses. Il fût chroniqueur judiciaire et eût le prix Pulitzer pour avoir décrit les émeutes de L.A. – c’est une ville qui s’épelle par ses initiales – en 1992, émeutes de la pauvreté et de l’apartheid comme de l’affaire Rodney Jones qui a révélé le racisme de cette police de Los Angeles, le LAPD. Il illustre les mystères et les énigmes de cette société américaine durablement ébranlée par la guerre du Vietnam.
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