Mondialisation, financiarisation et l’émergence d’un autre monde

Le monde bascule
Le temps de la mondialisation se termine. Ouverte au milieu des années 1980 par la déréglementation décidée par les États, elle s’est affirmée sous la forme de l’hypermondialisation au début des années 2000, construisant des chaînes de valeur au niveau mondial via la construction de firmes multinationales. Particulièrement, la globalisation financière exerce aujourd’hui tous ses effets négatifs sur le bien être des populations. Continuer la lecture

La guerre des enfants sans boutons

Barbarie bien pensée…

L'orangeraieLes guerres d’aujourd’hui ne sont plus des confrontations d’États mais des affrontements privés pour asseoir un pouvoir sur un territoire et sur les consciences. Larry Tremblay, à travers trois personnages, des jumeaux Aziz et Ahmed – interchangeables donc, à leur convenance – et un enfant créé pour le théâtre, Sony incarné par Aziz, parle de l’embrigadement des fils permis par le père au nom d’un dogme religieux que personne ne veut remettre en cause. L’un des deux jumeaux doit mourir ainsi en a décidé le chef de guerre Soulayed pour venger la mort des grands-parents des deux jumeaux. Personne ne s’interroge pour savoir qui a fait exploser la maison. Ahmed se fera exploser tuant des enfants de son âge, 9 ans. Aziz ne pourra choisir que la porte de l’exil pour découvrir la réalité. Le théâtre sera sa roue de secours pour clamer au monde la réalité de cette guerre étrange où les motivations s’évanouissent pour laisser toute la place à la barbarie.
L’écriture poétique mais aussi le sens du théâtre, de la mise en scène donne à ce « roman » une force inespérée. « L’orangeraie », c’est son titre et le nom de l’endroit calme où les deux enfants s’ébattent avant d’être enrôlés dans un conflit qui n’est le leur, devrait être lue dans toutes les écoles.
N.B.
« L’orangeraie », Larry Tremblay, La Table Ronde, 181 p.

Le coin du polar

Manières de voir le monde

Si on remonte les siècles, James Ellroy, drogué, alcoolique, suicidaire, nazi, inventait un nouvel art du polar. Une écriture hallucinée faite de flashs, de dialogues coupés, de sous-entendus qui construisait un monde à part. Sa vie personnelle était un fiasco total. Son bonheur d’écriture, un don offert aux lecteurs avides de sensations nouvelles. « Le Dahlia noir » (1962 pour l’édition américaine), première partie du « Quatuor de Los Angeles », reste un chef d’œuvre total qu’il faut avoir lu. Les Trois tomes suivants aussi parce qu’ils racontent le Los Angeles de l’après seconde guerre mondiale avec ce qu’il faut de scandales et de chantages visant Hollywood et les musiciens de jazz. Avec « Perfidia », il s’est lancé dans un nouveau quatuor de Los Angeles, passant en revue les événements, plus ou moins réels, de ce mois de décembre 1941 qui a vu Pearl Harbour et l’entrée en guerre des États-Unis. Les personnages du premier Quatuor se retrouvent dont Dudley Smith. Ellroy souscrit à la mode des Stars Wars en revenant aux origines. Il n’y croit plus. Il est entré dans le système de la marchandise. Il construit un roman, qui a des qualités, mais ne rompt en rien avec la production habituelle des polars sur le marché. Il est possible d’y prendre plaisir. Ellroy donne toutes les clés des personnages qui perdent tout leur mystère et tout intérêt. Continuer la lecture

D’autres manières encore de « faire » de l’Histoire.


Une histoire de la guerre et de la libération de la France.

Jean-Louis Crémieux-Brilhac a été militaire et gaulliste. Il se revendique comme tel. Il a été aussi acteur dans cette histoire de la Résistance en France. Pour lui, elle commence le 18 juin 1940, l’appel du Général de Gaulle, même si, certain(e)s s’étaient déjà lancé dans cette aventure. Il parle non pas de Résistance mais de « La France libre », titre de son ouvrage. En deux temps. Le volume 1 court du 18 juin 1940 à mai 1943, la reprise de l’offensive alliée en Italie et la fin de la reconquête des villes russes par les troupes soviétiques et le tome 2, de mai 1943 à la libération.
C’est une Histoire classique, chronologique qui se refuse à prendre en compte les autres possibles, une histoire aussi d’hommes et de leurs choix. Continuer la lecture

Un polar saissisant

Quand un roman noir d’anticipation percute l’actualité de la guerre.

Le titre, « Un escalier de sable », m’avait laissé rêveur. C’est sans doute pour cette (mauvaise) raison que je l’avais laissé de côté. Par hasard, je l’ai retrouvé. Il était enfoui sous une masse d’autres livres plus récents et se trouvait abandonné. Marché sur une pile de livres ressemble à un escalier de sable impossible à franchir. Un escalier en forme de mirage… Continuer la lecture

Imagination et prévision

Quand un roman noir d’anticipation percute l’actualité de la guerre.

Le titre, « Un escalier de sable », m’avait laissé rêveur. C’est sans doute pour cette (mauvaise) raison que je l’avais laissé de côté. Par hasard, je l’ai retrouvé. Il était enfoui sous une masse d’autres livres plus récents et se trouvait abandonné. Marché sur une pile de livres ressemble à un escalier de sable impossible à franchir. Un escalier en forme de mirage… Continuer la lecture