Deux liens pour écouter mes émissions

Le premier lien ci-après pour écouter une série d’émissions intitulée le jazz késako, qui inclut un programme autour du 100e anniversaire de la radio, les liens entre la radio et le jazz, une émission sur Brassens et ses liens toujours avec le jazz, et l’histoire du jazz à travers l’histoire de la batterie

https://radio-toucaen.fr/programme/jazz-kesako/

Le deuxième lien permet d’écouter les nouveautés en jazz.

https://radio-toucaen.fr/programme/les-nouvelles-nouveautes/

Jazz. Le monde de Sylvain Cathala

Musiques de notre présent étrange

Les tempêtes dessinent-elles la poésie de notre environnement soumis aux mutations climatiques provoquées par les activités humaines ? Les tempêtes nécessaires redessinent le monde soumis à l’épreuve de ses changements. La poésie de la musique se doit d’exprimer cette entrée dans un temps troublé étrange dans lequel le passé semble le seul avenir. Comme en réponse, Sylvain Cathala, compositeur, découpe le temps, déplace la mesure pour dégager de nouveaux tempos et joue sur les dissonances. Ralentir l’écoulement du temps, étirer la durée pour lutter contre la fatigue des crises, pour trouver de nouvelles raisons de créer. Continuer la lecture

Est-ce vraiment du jazz ? Du Free ?

Un retour explosif

Il était considéré comme enterré sous les coups de pelle répétés du postmodernisme et ne devait pas resurgir. L’ambiance avait changé. La révolution s’en était allée et Trump était venu. Pourtant, non seulement il résiste mais affirme sa force sa puissance, ses revendications et, au-delà de tout, sa joie de créer collectivement. Le titre de l’album du Healing orchestra, sous la direction du pianiste percussionniste Paul Wagonnier, le dit ouvertement « Free Jazz for the people », clin d’œil à une publicité du saxophoniste Charlie Ventura dans les années 1946-47 : « Bop for the people », avec l’idée – une réussite – de rendre accessible au public le plus large la révolution parkérienne.
Le Healing montre la capacité du free jazz d’être de notre temps contrairement à une idée répandue qui fait de cette partie du jazz rien que du bruit. La musique, c’est sa définition, n’est rien de plus que des bruits organisés. Il est nécessaire de découvrir cette musique puissante qui fait la part belle au collectif tout, en laissant chaque individualité s’exprimer. Une dialectique au service de la création pour embarquer musiciens et auditeurs dans un autre monde qui propose d’inscrire le monde tel qu’il se présente à nous dans un mouvement nécessaire de révolte.
Un souffle libre qui redonne du sens au swing, au rythme du cœur, à la tradition à la fois d’Ornette Coleman et d’Albert Ayler. Entrée sans crainte dans cet univers. Il est fait pour vous.
Nicolas Béniès
« Free Jazz for the people », Healing Orchestra, LFDS Records

Révolution(s)

Années folles, années de libération des femmes
« Les garçonnes », une figure majeure des « années folles », n’ont pas suscité beaucoup d’études sociologiques. De manière générale, cette période de l’entre-deux-guerres reste un peu ignorée des historiens français. « La garçonne », on s’en souvient peut-être, est un roman de Victor Marguerite qui fit scandale et se vendit comme des petits pains. L’auteur en perdit la légion d’honneur ! Il mettait en scène une femme trompée, puis lesbienne et droguée pour trouver, à la fin, l’amour bourgeois.
Christine Bard se saisit de cette représentation pour aborder le sujet de l’homosexualité féminine surtout, en multipliant les références dans la littérature à commencer, bien sur, par Colette, pourtant, comme elle le souligne, une référence ambiguë. La garçonne – « flapper » pour Scott Fitzgerald, terme qui aura la vie aussi courte que garçonne – sera le terme qui synthétisera l’émancipation des femmes pendant cette période qui verra aussi l’apparition des « mannequins ». Les femmes se libèrent des corsets et autres jupons pour enfiler des vêtements masculins comme le pantalon – qui sera interdit à l’école publique jusque dans les années 1960 – et des vêtements amples permettant aux corps de vivre et surtout de danser sur des airs arrivés d’outre atlantique début 1918 via l’orchestre de James Reese Europe. « Jazz » est la dénomination la plus utilisée. Jazz devient un synonyme de « garçonne ». Il ne faudrait pas oublier les vents, les souffles de la révolution russe qui alimentent les désirs de transformation. Tout est possible dit-elle à la face du monde.
La mode – tenue souvent par des hommes – mettra du temps à intégrer cette nouvelle donne. Sans retour en arrière possible. Les cris d’orfraie de toute la droite, commencer par l’Action française, n’y feront rien. Comme d’habitude les Juifs seront accusés de tous les maux, Léon Blum en particulier pour son « Traité du mariage » dans lequel il préconisait une vie sexuelle avant le mariage. Christine Bard donne des indications facétieuses sur les longueurs des robes ou des jupes autorisées au fil de ces années. Continuer la lecture

D’une épidémie, l’autre

La peste noire, une épidémie de 13 ans
1348, le Royaume de France est sous la menace de mort de la peste noire. Les morts envahissent les vivants, les cimetières débordent, les fosses communes se multiplient et les populations s’enferment en suspectant les autres de transporter les souches. La ville du Puy subit la déferlante. Les tavernes sont fermées, les difficultés d’approvisionnement affament les habitant.e.s.
13 ans plus tard, l’épidémie a perdu de sa force mais personne n’en est encore assuré. L’Hôpital, tenu par l’Église, ne possède plus ni lits ni personnels nécessaires pour soigner ou même enterrer les morts. Les malades ne mangent pas à leur faim ni le « personnel soignant ». Les sœurs – certaines n’ont pas fait leurs vœux – sont au bord du « burn out » si elles ne sont pas mortes. Certaines sont passées à côté du virus pour des raisons souvent inconnues. Continuer la lecture