Un Debord éternellement vivant

Une ode à la jeunesse capable de vivre d’autres vies.

« Debord, printemps » n’a pas vraiment de statut. Pas un essai, pas un poème, pas une biographie, pas non plus vraiment portrait d’une jeunesse et d’une époque, pas vraiment saga, pas vraiment politique mais un peu de tout, pour un mélange explosif, virulent, sauvage. Le thème apparent, La figure de Guy Debord, jeune homme réfugié dans son îlot de Saint-Germain-des-Prés, entre différentes cavernes où se retrouvent un groupe de dissidents qui refusent la société de ces années cinquante appelées plus tard « les 30 glorieuses » (dixit Fourastié). « Ne travaillez pas » est le slogan affiché de ces lettristes d’abord puis situationnistes ». L’internationale que constitue Debord est striée d’exclusions, souvent à motif aviné ? Cette jeunesse rêve, construit un monde étrange autour d’elle-même animé par la volonté farouche de ne pas être digéré par ce monde inconnu pour elle. Continuer la lecture

Un essai de Joana Desplat-Roger,  « Le jazz en respect. Essai sur une déroute philosophique ».

Le jazz et la philosophie, le jazz comme question jamais traitée
Le jazz est une musique ni sérieuse ni légère, ni savante ni populaire. Elle se refuse à toute caractérisation facile. La philosophie et le jazz sont restés étranger l’une à l’autre. Peut-on, dans la littérature existante, trouver des soubassements théoriques qui permettent d’appréhender le jazz ? Joana Desplat-Roger s’y essaie dans ce condensé de sa thèse qu’elle a intitulée « Le jazz en respect. Essai sur une déroute philosophique ». Un titre qu’elle explique : le jazz tient en respect la philosophie. La philosophie, les philosophes se sont tenus loin du jazz, ne sachant comment l’aborder. Sartre et sa métaphore de la banane, Derrida et son refus de considérer le jazz tout en l’aimant… bref le jazz organise une sortie de route, un empêchement faute de trouver les concepts adéquats pour le définir et le situer dans une théorie de l’esthétique. Continuer la lecture

Philosophes en action

Vision du monde poutinienne

« Dans la tête de Vladimir Poutine » est une tentative intéressante de Michel Eltchaninoff d’éclairer la vision du monde de Poutine, son idéologie, sa conception du monde. Pourquoi envahir l’Ukraine et mener une guerre barbare d’annexion pure et simple d’une nation en train de se constituer après la disparition de l’URSS ? Poutine considère l’Ukraine comme un territoire russe et les troupes d’envahisseurs s’attendaient à être reçues comme des sauveurs. Les gradés avaient même emporté leurs uniformes de parade.
Le philosophe grand russe Ivan Ilyine serait le fournisseur d’idées et d’idéologie, ici dans le sens d’une vision fausse de la réalité mais qui permettrait à Poutine de justifier son pouvoir autocratique aux yeux même de ses populations. Le pouvoir ne peut pas se limiter à la seule répression, il a besoin de se légitimer. Ilyine est un admirateur de Franco et de Salazar, une dictature qui a voulu forger des solidarités d’un autre âge. Le philosophe met en cause l’Occident dans la séparation entre la Fédération de Russie et l’Ukraine. La haine de l’Occident est désormais le credo de Poutine qui fait de l’OTAN le Satan des temps modernes.
L’édition de poche est quasiment une nouvelle version qui tient compte de la guerre pour livrer une image saisissante d’un monarque des temps modernes enfermé dans sa forteresse, poursuivie par la peur de la pandémie lisant et relisant des auteurs qui viennent alimenter sa vision d’un monde éclaté qu’il ne comprend pas. Dans le même temps, il se fait le fossoyeur, et le trou est profond, de toute la mémoire de l’URSS. Il ne sauvegarde que Staline pour son côté héritier des tsars. le monde qui bascule alimente toutes les tentatives de sauvegarder à tout prix y compris le prix du sang, des mondes anciens, de faire resurgir des passés dépassés.
Une thèse stimulante, redonnant toute sa place aux idéologies. Sans vision du monde, il n’est pas de pouvoir ni de propagande.
Nicolas Béniès
« Dans la tête de Vladimir Poutine », Michel Eltchaninoff, Babel/Actes Sud

Vider vos poches. Essais

Philosopher

Arts : Comment résister à l’accélération du temps, comment trouver le temps de le prendre ? Christine Macel interroge doublement « Le temps pris » sous la forme : « Le temps de l’œuvre, le temps à l’œuvre » dans notre univers qui refuse « les temps morts », qui se gave d’informations, qui souffre, de ce fait, de migraine. L’imagination des artistes est bousculée, l’appréhension de leurs œuvres aussi. Une réflexion tragique et nécessaire.
« Le temps pris », Champs/arts

Grammaire philosophique, curieux titre pour un voyage proposé par Ludwig Wittgenstein, un ouvrage étrange, réflexion sur le langage, les maths, autant de conventions qui conditionnent la réalité, l’objectif à atteindre. La grammaire, instrument de l’activité philosophique via la place centrale de l’imagination. Il ne faut pas craindre de se plonger dans cet océan pour s’y perdre en essayant de trouver un peu de sens. Ni un livre, ni un recueil ni rien de connu…
« Grammaire philosophique », traduit de l’allemand et présenté par Marie-Anne Lescourret, tel/Gallimard

Un classique de la philosophie : « Leçons sur l’histoire de la philosophie » de Hegel. En fait, ce sont les auditeurs de son cours qui ont repris leurs notes pour livrer cette édition. Ce passage en revue est une défense et illustration de la philosophie et plus encore des philosophes à la recherche de la vérité. Le thème principal est celui de la rationalité via la méthode dialectique dans ce qui est une « Introduction : système et histoire de la philosophie ».
« Leçons sur l’histoire de la philosophie », traduit par Jean Gibelin

A part : « L’invention de l’Orateur » à travers les textes de « Cicéron, Quintilien, Saint Augustin ». Patrice Soler traduit du latin et présente à la fois les auteurs et sa thèse résumée dans le titre. Humour et ironie donnent un fumet particulier à une introduction dans les mondes de ces auteurs, un peu oubliés dans notre monde agité de spasmes qui ne sait pas laisser de la place aux racines culturelles. A découvrir.
« L’invention de l’Orateur », tel/Gallimard.

L’Institut du Monde Arabe (IMA) propose le tome 5 des Arabofolies

Soulèvements


Les printemps arabes, s’en souvient-on ?, avaient provoqué d’énormes espoirs de par le monde. Enfin les dictateurs étaient tirés de leur lit, obligés de partir ou de rendre des comptes. Enfin, les libertés démocratiques à commencer par les droits des femmes faisaient des pas importants, l’émancipation semblait la donnée principale de tous ces soulèvements.
Les soulèvements depuis n’ont pas cessé. Les femmes se sont mobilisées dans tous les pays du monde pour faire respecter leurs droits et les élargir manière de lutter contre toutes les répressions. El Assad a montré jusqu’à quelles extrémités un dictateur était prêt à aller pour se maintenir au pouvoir. Depuis 2010, les populations syriennes ont subi les assassinats de masse. Continuer la lecture

Libéralisme et néo-libéralisme.

Quelle stratégie du Capital ? Quelle réponse du mouvement ouvrier ?

Viktor Orban, en veine de théorisation, propose « d’instaurer un État illibéral » tout en gardant la philosophie des politiques d’austérité mises en œuvre partout dans le monde. Le dirigeant hongrois dessine ainsi l’idéologie néo libérale : imposer la mondialisation du Capital en diminuant drastiquement le coût du travail en jouant sur la concurrence de tous contre tous et toutes.(1)
L’illibéralisme tient dans la rupture avec le libéralisme des révolutions anglaises et françaises, un système politique, économique, social qui prend sa légitimité dans la démocratie, le vote des citoyen-ne-s.
Un État illibéral est un État qui fait fi de la démocratie et propose, comme modalité de gouvernement, la dictature. Orban révèle aussi la crise politique, crise démocratique comme résultat de la mise en œuvre de politiques en faveur des riches contre les pauvres. Une grande partie des populations ne croit aux mythes qui ont fait la force des démocraties parlementaire : Liberté – Égalité – Fraternité, trilogie qui tend à disparaître du fronton des Mairies. Continuer la lecture

« Les prophètes du mensonge », une étude publiée en 1949, en écho avec notre actualité

Une analyse du discours fasciste

Léo Löwenthal et Norbert Guterman ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration théorique attribuée à la pensée critique de l’Ecole de Francfort transférée aux Etats-Unis au milieu des années 1930. En compagnie de Theodor Adorno et de Max Horkheimer principalement, ils s’essaient à construire à la fois des concepts pour appréhender la réalité du capitalisme et de ses formes culturelles comme les représentations psychosociologiques. Marx et Freud – particulièrement celui de « Malaise dans la civilisation » – sont sollicités pour construire un système éducatif qui permette d’éclairer les citoyennes et citoyens sur la réalité du discours démagogique qui s’appuie sur les préjugés surnageant à la surface du cerveau (Freud dixit). Paradoxalement, les préjugés survivent aux changements des modes de production, des systèmes. Les religions en sont un des vecteurs.
Le titre résonne. « Les prophètes du mensonge » évoque irrésistiblement Donald Trump, un des grands spécialistes des « fake news » et son utilisation des émotions pour faire passer son discours mensonger. Il n’est pas le seul. L’extrême droite sait aussi utiliser le langage codé, celui de l’antisémitisme comme celui du racisme. Sous titré : « Étude sur l’agitation fasciste aux Etats-Unis », les auteurs parlent du langage en Morse de l’agitateur fasciste. Il repose d’abord sur la constatation du malaise social et un monde hostile dans lequel agit un impitoyable ennemi… dont les faiblesses le rendent impuissant et qui est représenté par un archétype, le Juif ou l’Arabe.
Cet agitateur est un révélateur. Des crises du capitalisme – sans la référence au capitalisme écrit Horkheimer, il est impossible de comprendre le fascisme – comme de la menace latente qui pèse sur la démocratie.
Une étude qui pourrait servir de socle pour un renouveau des analyses d’un capitalisme vieillissant, d’une forme de capitalisme dépassée qui ne possède plus d’idéologie. l’absence de vision du monde des cercles dirigeants – gouvernement comme institutions internationales – conduit à une crise de civilisation qui passe par l’absence de légitimité des constructions passées, États comme construction supranationale. La crise de la démocratie fait le lit de tous les fascismes qui semblent répondre via des boucs émissaires, aux crises notamment politiques en proposant des formes dictatoriales. Les destructurations de la société, les reculs des droits, sociaux, collectifs minent la crédibilité des gouvernants qui se tournent vers le répressif pour conserver leur pouvoir préparant ainsi des lendemains qui déchantent.
Nicolas Béniès
« Les prophètes du mensonge. Étude sur l’agitation fasciste aux Etats-Unis », Leo Löwenthal et Norbert Guterman, traduit par Vincent Platini et Emile Martini, présentation d’Olivier Voirol, préfaces de Max Horkheimer (1949) et de Herbert Marcuse (1969), La Découverte.

Les faces cachées du discours sécuritaire.
La démagogie prend, dans notre monde moderne, un tour technologique. Élodie Lemaire dans « L’œil sécuritaire, mythes et réalités de la vidéo surveillance » a mené l’enquête sur le discours sécuritaire qui fait de la caméra le moyen de sécuriser l’ensemble des populations en prévenant le crime ou le délit. Elle a interrogé les utilisateurs de cet outil, soit comme partie prenante de cet œil soit comme consommateurs – pour le plus grand profit des sociétés privées – pour conclure sur les limites technologiques en mettant en lumière une « vision du monde » qui privilégie la protection sécuritaire au lieu des protections sociales pour construire une forme répressive de l’Etat qui vient prendre la place de la forme sociale. Sans compter qu’elle dessine une typologie des classes dangereuses, en l’occurrence les classes populaires des banlieues avec son lot de racisme. Le danger est là plus que dans « Big Brother ».
N.B.
« L’œil sécuritaire », Élodie Lemaire, La Découverte.

Un essai de compréhension du passé et de sa place dans la réflexion

Que faire du passé ?

Le passé est souvent décomposé et recomposé pour justifier les politiques mises en œuvre, sans parler des commémorations – on est en train de le tester pour mai 68 -, autant de grandes cérémonies d’enterrement ou de falsifications. L’histoire, le contexte est absents de ces fêtes qui deviennent autant de mythes. L’interrogation de ce groupe d’auteurs dans « Pourquoi se référer au passé ? » porte sur la manière de se servir du passé, d’un passé ouvert, en lien avec le futur pour appréhender le présent, loin de toute notion d’identité, négation de l’Histoire. Il emprunte des concepts à deux philosophes en particulier, celui d’« origine » ou de « germe » à Cornelius Castoriadis et celui de « référence » à Walter Benjamin. Il essaie ainsi de repenser le passé pour laisser ouvert le champ des possibles et lutter contre tout déterminisme. Intelligent et stimulant pour ouvrir les portes de la discussion.
NB
« Pourquoi se référer au passé ? », sous la direction de Claudia Moatti et Michèle Riot-Sarcey, Les éditions de l’Atelier.

Université populaire Économie du 23 janvier

Revenu de base ? Revenu universel ?

Les points d’interrogation viennent signifier l’incertitude de la dénomination. D »autres termes ont existé comme revenu de citoyenneté.
Sur le fond plusieurs théories s’opposent.

Revenu de base, un RSA généralisé ?
Le revenu de base est une politique qui se trouve justifiée par les théories de Milton Friedman et des « Chicago Boys ». L’idée est simple. La protection sociale – le « Welfare » aux Etats-Unis, des budgets votés tous les ans – se traduit par une intervention de l’État qui perturbe le bon fonctionnement des marchés. Il faut donc laisser faire la concurrence. Il propose d’instituer un revenu de base – au niveau du RSA par exemple pour la France – versé à toute la population en âge de travailler, sans critère. Ensuite, via – une hypothèse non démontrée – l’égalité des chances, chaque individu peut décider des moyens qu’il veut mettre en œuvre pour gagner plus ou s’en contenter. Chaque individu est libre en fonction de ses compétences.
La conséquence de ce revenu de base est de supprimer purement et simplement toute la protection sociale, y compris les allocations chômage – j’allais écrire surtout les allocations chômage, ceux et celles qui veulent travailler trouvent un emploi.
Les défenseurs de ce revenu de base aujourd’hui s’appuient – comme souvent – sur une réalité. Les démarches pour « toucher » le RSA sont humiliantes. Il faut se déclarer « pauvre » et pas seulement. Il faut apporter la preuve de sa pauvreté. C’est une des raisons qui expliquent que beaucoup d’allocataires potentiels refusent de remplir un questionnaire pour y avoir droit. Ensuite les « effets de seuil » jouent à plein. Votre revenu est légèrement supérieur à la barre fixée et vous êtes redevables du soi disant trop perçu.

Comment le financer ?
Ils ajoutent, ces partisans du revenu de base, la paperasserie et la bureaucratie inhérente aux critères qui permettent d’accéder au RSA – après le RMI, une idée de Rocard. Aujourd’hui ce versement, comme la plupart des dépenses sociales, sont des compétences départementales.
Ils prétendent – voir le débat Denis Clerc et Marc de Bastiat dans la revue « L’Économie politique » n°71 de’ juillet 2016 – que le versement automatique de ce revenu de base permettrait de telles réductions de dépense, moins de paperasse et moins d’emplois, que son élargissement serait autofinancé.
Derrière cette proposition, c’est toute la théorie néo-classique qui s’exprime, la confiance dans les mécanismes du marché et dans une perspective différente de la place de l’État.
Question subsidiaire et fondamentale : le revenu de base peut-il faire reculer la pauvreté ? Réduire les inégalités ? Si la disparition de la protection sociale est le prix à payer pour cet élargissement, il est intuitivement évident que les moins riches y perdront. S’il faut payer l’hôpital, les soins de manière générale sans sécurité sociale qui pourra se soigner ? Le droit à la santé sera fortement remis en cause.

Revenu universel comme résultat de la révolution numérique ?
Le revenu universel, tel que l’a proposé dans le premier temps – au moment des Primaires – de sa campagne, Benoît Hamon tenait d’une autre vision. La révolution numérique sera telle qu’il faut se dégager de la relation emploi/travail – les deux notions ne sont pas équivalentes – et revenu. Comme, dans cet avenir, l’emploi n’est pas assuré, le revenu doit s’autonomiser. Chacun-e doit pouvoir vivre. Le travail, du coup, supporterait une autre définition. Cette idée d’une part est loin d’être partagée, d’autre part pour pouvoir répartir de s richesses, il faut d’abord en créer.

Du coup, le revenu universel renvoie à la théorie. Dans le capitalisme, la valeur créée résulte de la dépense de travail humain via le travailleur-salarié. C’est la grande révolution du capitalisme par rapport aux modes de production qui l’ont précédés – esclavage, servage -, le travailleur libre de vendre sa force de travail. Si la dépense de travail humain disparaît, la valeur disparaît avec elle. C’est la grande leçon de Marx. La déconnexion du revenu et de l’emploi – beaucoup de théoriciens comme André Gorz parlent du « travail » – pose des problèmes d’abord théoriques.
Dans la pratique, mis à part le montant des richesses à distribuer – la société d’opulence est combattue par les inégalités profondes résultat des politiques libérales – se pose la question des possibilités de réalisation. Quelles forces sociales porteraient ce projet ? La revendication du revenu universel peut-elle favoriser les mobilisations sociales ?
Ne faudrait-il pas mieux axer sur la réduction du temps de travail d’abord pour vaincre le chômage de masse actuel qui pèse sur les capacités de mobilisation ? Pour combattre aussi l’intensification du travail ?
Comment intégrer toutes ces revendications dans un programme global qui inclut les réponses à la crise écologique et les mutations climatiques ?
Dans la crise systémique actuelle et le recul des utopies de transformation
sociale comment résister et construire un mode de production en rupture avec le capitalisme ?

On comprend que le thème de la semaine prochaine soit « La révolution numérique »…

Nicolas.

A lire pour poursuivre le débat
La revue « L’Économie politique » n° 67, juillet 2015, « Faut-il défendre le revenu de base ? »; n°71 : « Peut-on faire l’économie du bonheur ? » et le n° 73 : « La social-démocratie a-t-elle un avenir ? »
Erik Olin Wright, « Utopies réelles » qui défend le revenu universel (mais pas le revenu de base) comme « moyen d’éroder le capitalisme », en refusant le « grand soir » ou même l’idée de construire un autre système que le caîtalisme même s’il parle de « postcapitalisme », une expression – il ne le dit pas – qui a eu son heure de gloire aux débuts des années 1960, moment où il est question d’une nouvelle classe ouvrière soi-disant enfermée dans le capitalisme via la société de consommation.
Cette thèse fait partie des débats stratégiques nécessaires même si – surtout – elle est contestable.

Quelques réflexions sur la question culturelle

« Le souffle de la révolte » veut appréhender le jazz et le contexte de 1917 et la suite…

En finissant mon prochain livre sur le jazz, « Le souffle de la révolte », à paraître chez C&F éditions (comme les deux précédents), me sont venues quelques réflexions qui ne pouvaient tenir dans le livre que je vous livre ci-après.
En même temps, il peut s’agir d’une introduction pour deux cours d’économie l’an prochain qui porteront sur l’économie de la culture – un oxymore…
Deux cours en lien avec le Panta théâtre pour le 30e anniversaire de la décentralisation culturelle, qui n’a rien à voir avec la décentralisation qui se met en place dans le milieu des années 1980 et qui va voir la création de nouvelles entités administratives.
La décentralisation culturelle avait le but de fournir à toute le pays, la possibilité d’avoir des spectacles.
Une bonne idée.
Dans les lignes qui suivent, il s’agit d’abord de comprendre le lien entre tradition et rupture, entre le passé et le futur pour construire un présent. Réflexions liées aux thèses de Walter Benjamin – un auteur de moins en moins oublié, le travail de Daniel Bensaïd a été bénéfique – et à celle de Adorno.
Deux parties, « Révolution » ? et une réflexion sur « la modernité ».
Ce sont des essais qu’il faut contester pour continuer l’élaboration.
Nicolas Béniès. Continuer la lecture