Un conte ancien pour l’après

Science fiction ?

« Immobilité » – un titre curieux et bien choisi pour attirer le lecteur – nous place dés l’abord dans une terre victime du « collapse » dans laquelle l’air, l’environnement quasi désertique empêche toute vie animale ou végétale. Seules subsistent de petites communautés, souvent sectaires qui s’approprient la Bible, « The Good Book » pour justifier à la fois de leur existence et de leur volonté de s’abstraire de toute solidarité vis-à-vis des autres survivants. Le partage ne peut se faire que dans la violence. Les « humains » – appelons-le comme ça – ont besoin de techniques monopolisées par des sectes. Ils ont besoin d’un « homme de main » qui résiste à toutes les pollutions. Brian Evenson raconte sa mission, ses tribulations, ses rencontres pour dresser une sorte de miniature de notre humanité. En conteur averti, il entraîne le lecteur derrière cet « homme ». Il ne permet au lecteur de souffler et de s’interroger seulement à la fin de l’épopée, car c’en est une.
A ce moment, une référence saute à l’esprit. Pierre Clastres, ethnologue, dans une de ses enquêtes sur les Indiens Guayaki – si mes souvenirs sont bons – faisait état d’une tradition : le chef de guerre était exilé, vivant à part du village et n’était appelé qu’en cas de besoin pour, à la fin de la guerre, repartir dans son exil, de nouveau livré à la solitude. Cette théorisation a été contestée mais, visiblement, dans le futur imaginé par Evenson, quelque chose de Pierre Clastres, volontiers utopiste politique, est restée.
Nicolas Béniès
« Immobilité », Brian Evenson, traduit par Jonathan Baillehache, Rivages

Histoire et culture des États-Unis.

Une nouvelle biographie de Miles Davis et ce n’est jamais trop. Miles a vécu dans sa chair le racisme et ses conséquences. Adulé à Paris, il ne perce pas à New York et se drogue. Le drame des musicien.ne.s de jazz – un terme contesté aux États-Unis mais valorisant en Europe, comme il le notait lui-même. Il s’agir de Great Black Music bien entendu.
Jerome Charyn pense qu’il était temps, pour terminer ses aventures, d’installer Isaac Sidel à la Maison Blanche. Que peut faire un ancien flic et ancien maire de New York – Charyn ne s’éloigne pas trop de la réalité – à la Maison Blanche ? Pas grand chose. Depuis, Trump a conduit une sorte de putsch, de coup d’État comme, pour l’instant, une tentative avortée mais une tentative. Charyn n’a pas osé écrire qu’un Président pouvait sauter dans sa voiture pour prendre la tête des manifestants à l’assaut du Capitole et empoigner par un agent de la sécurité pour l’empêcher de commettre ce crime. Trump a testé, un autre ou lui-même pourrait le réaliser. Il a beaucoup fait pour discréditer tout le système de la démocratie américaine sans parler de ses nominations à la Cour Suprême. Lire Charyn, c’est pénétrer dans certaines arcanes de ce monde étrange. Continuer la lecture

Littérature : Polar et Science fiction

La littérature se diversifie, lorgne vers le polar ou la science fiction lesquels affichent leur ambition d’être une des branche d’icelle. Le présent de l’édition donne quelques exemples. Continuer la lecture

Le futur d’Israël ?

Le risque géopolitique de l’éclatement du Moyen Orient.

Alexandra Schwartzbrod s’est lancée dans un cycle consacré à Israël dans un avenir indéterminé. « Les lumières de Tel-Aviv »en est la dernière manifestation. Le mur, ouvrage de division voulu par « Bibi », veut séparer les Palestiniens des Israéliens, pour isoler, découper les villages palestiniens et empêcher la naissance d’un territoire qui pourrait servir de bas à la définition d’un État séparé de celui d’Israël. Elle met en évidence la réalité. La négation des droits des Palestiniens, les sous citoyens que sont les Arabes israéliens et le domination de plus en plus, visible de la corruption et de la religion via les petits partis qui pèsent dans les coalitions parlementaires. Le poids croissant de la mafia russe est une autre composante de l’Israël d’aujourd’hui. Continuer la lecture