A réécouter après l’UP de mercredi 28 janvier 2015

Bonjour,

Nous avons notamment entendu – à la fin – ce thème de « Sonny » Clark, pianiste mort à 33 ans originaire de Pittsburgh – plus exactement une ville minière proche -, « Cool Struttin' », titre éponyme de l’album Blue Note. Art Farmer est le trompettiste, Jackie McLean le saxophoniste alto, Philly Joe Jones le batteur, Paul Chambers le bassiste, 1er mai 1958;

D’autres suivront…

Au mois prochain, le 25 février, 18h, Café Mancel

Nicoals.

Université populaire Economie

Bonjour;

L’actualité économique est, comme souvent, très chargée.
La BCE a décidé d’une nouvelle politique monétaire, l’achat sur le marché secondaire, de titres publics et privés. Elle a prèv de créer 60 milliards d’euros par mois à partir de mars pour arrivet à 1140 milliards jusqu’en septembre 2016.
Cette création monétaire s’appuie sur l’existence de la déflation qui touche l’Europe (vois mon article « La BCE aux avant-postes » sur ce blog).
Au même moment, la victoire de Sirisa en Grèce ouvre une nouvelle période et de la construction européenne et de la gestion de la dette.
Il faudra bien s’interroger sur la rationalité du programme du nouveau gouvernement, sur sa capacité à sortir des diktats libéraux de la « troïka ».
Un souffle passe. un peu d’oxygène d’espoir dans ce monde qui en manque…
Le 7 janvier nous oblige aussi à revenir sur cet état du monde dont nous avons déjà essayé de tracer les contours. Ce basculement est gros de révolutions mais aussi de barbarie…

A mardi.

Exceptionnellement et pour des raisons non expliquées, nous nous retrouverons – peut-être – le 10 févier en pleine période de vacances…

Au 3 février au panta théâtre, à 17h30 comme d’hab.

Nicolas.

La BCE aux avant-postes

Une politique monétaire expansive pour quels objectifs ?

Mario Draghi, le président de la Banque Centrale Européenne, a frappé un grand coup jeudi 22 janvier 2015 en annonçant le rachat de titres publics et privés à hauteur de 60 milliards d’euros par mois à partir de mars 2015 jusqu’en septembre 2016 soit une injection totale de monnaie de 1140 milliards d’euros. La BCE va donc créer de la monnaie pour fournir aux institutions financières, à commencer par les banques, des liquidités pour qu’elles puissent continuer leurs opérations. Les marchés financiers ont été rassurés et surpris. Ils ne s’attendaient pas à un tel montant. Du coup, les indices des bourses européennes ont grimpé, à commencer par le CAC 40 pour atteindre des niveaux élevés, plus de 4500 points à la clôture de vendredi.
Mario Draghi a justifié cette opération en avançant deux raisons. La première – et il est le seul à faire ce constat – la déflation qui déferle sur toute la zone euro. Depuis le premier trimestre 2012, les prix ont reculé continûment. Ils ont atteint –0,4% au premier trimestre 2013 et, pour l’instant, rien n’a enrayé cette dégringolade. Toutes les périphrases ne pourront rien contre cette réalité. La plupart des spécialistes des marchés financiers parlent d’une « inflation négative » pour éviter ce terme trop chargé, déflation. Continuer la lecture

U.P Jazz du mercredi 28 janvier 2015

Bonjour,

Après une longue interruption due à un je-ne-sais-quoi, nous revenons à Philadelphie pour entendre des musicien(ne)s laissés sur le côté. Contrairement à l’annonce faite, je n’ai pas traité de Philly en tant que telle mais de Charlie Hebdo. Il a fallu que les assassins viennent perturber l’ordre des séminaires sur le jazz en plus d’avoir tué des caricaturistes dont le travail reste indépassable… On a entendu à la fois des musiciens de Philly et de Pittsburgh, une sorte de dépassement des frontières que j’avais fixées.

Il faut bien, après le choc, reprendre le cours de notre vie, sans oublier les disparus qui vivront avec nous, sur nous, dans nous. Ils resteront vivant(e)s dans notre mémoire. Il est difficile d’enterrer les morts…

Je vous ai fait entendre « Moanin » une composition du pianiste Bobby Timmons, lui aussi de Philly, là je vous mets une composition de Wayne Shorter pour un album « Free For All » (Blue Note) de Blakey, le titre éponyme, Cedar Walton (piano), Freddie Hubbard (trompette), Curtis Fuller (tb) :

Ce mercredi nous ferons un tour du côté du festival de Newport – créé en 1954 par George Wein, propriétaire d’une boîte de jazz à Boston, le « Storyville », tout un programme… – de l’année 1965 dans lequel Archie (Archibald) Shepp, né en Floride mais ayant grandi à Philly, cohabitait avec son père spirituel, John Coltrane. Le quartet de cette époque – McCoy Tyner, Jimmy Garrison, Elvin Jones – synthétisait l’apport de deux villes importantes du jazz, Detroit pour ce génie de la batterie que fut Elvin et Philly pour McCoy et Jimmy… Coltrane lui-même a subi toutes les influences de ces deux villes qu’il a su transcender pour occuper la place d’un créateur de traditions. Il n’arrive pas à occuper sa tombe. Il reste tellement vivant qu’il oblige les vivants à être ses suiveurs. Il faudrait rompre avec cet héritage, laisser les morts reposer tout en absorbant tout le patrimoine. Le jazz donne souvent l’impression d’avoir perdu la mémoire. Le travail superbe de Shepp – né le 24 mai 1937 à Fort Lauderdale – de mémoire, de réunion de tous les fils éparpillés, y compris les plus importants ces fils invisibles qui nous relient au monde mystérieux des souvenirs enfouis, se doit d’être souligné. Il revient aux blues pour mieux indiquer les voies d’avenir, pour entretenir les rapports entre les générations.

Un extrait du concert de juillet 1965, Archie Shepp avec Bobby Hutcherson, vibraphone, Joe Chambers – un autre philadelphian -, batteur et Barre Phillips à la contrebasse, une histoire d’esclavage et de transport du dénommé « Bois d’ébène » dans les cales des Négriers. Mal orthographié, en français, « Le matin des Noire » pour « Le matin des Noirs » comme il fallait l’écrire.

Une fois entendu ces musiciens, nous nous dirigerons vers la ville de l’aciérie – qui ne l’est plus tout à fait aujourd’hui, les villes américaines écrivent l’histoire des tournants du capitalisme – de son Zeus impérial et fou, de ce Dieu du tonnerre qu’est le batteur Art Blakey.

Ci-après, sur la photo, Blakey (debout) avec Wayne Shorter (assis au premier plan et écrivant) et le bassiste Jymie Merritt (sur le côté droit).

wayne S Jymie Merritt et Blakey 4 août 1960

Si le temps – celui qui est censé passer – nous le permet nous irons vers cet elfe merveilleux, tout en grognements et sourire ravi, le pianiste Erroll Garner. Comme le disait justement Boris Vian, « Ne renversez pas l’Erroll ». Boris avait compris le génie de ce pianiste, autodidacte – l’un des seuls dans les mondes du jazz – à qui le professeur de piano avait dit : si vous ne voulez pas perdre votre originalité, ce léger décalage main droite main gauche, ne prenez pas de leçons…

Deux extraits, « Robbin’s Nest » et « Play, piano play » pour entendre l’Erroll

A mercredi

Nicolas.

Nouveautés jazz du dernier trimestre 2014

Autour de deux « premier album » de deux saxophonistes.

Dreisam« Dreisam » est, évidemment, un trio. Qui veut mêler les musiques, les cultures du monde. Le titre même l’indique, « Source » et ce singulier interroge.
La saxophoniste, Nora Kamm, est allemande avec des racines culturelles du côté des Balkans si j’en crois ses compositions, le batteur, Zaza Desiderio, est de Rio de Janeiro – la ville brésilienne transporte plus d’influences, d’effluves que dire simplement Brésil – et le pianiste, Camille Thouvenot, vient de Nîmes, un mélange détonnant, un trio étrange. Continuer la lecture

Partir… Loin…

Voyage immobile dans notre mémoire.

Django ? Le surnom suffit. Possible d’ajouter Reinhardt si vous voulez. Guitariste manouche lit-on de temps en temps comme si cette dénomination suffisait à épuiser le génie d’un musicien accompli qui a su révolutionner les mondes du jazz et se révolutionner en permanence. Son surnom, « J’éveille » en français, lui a fourni une feuille de route. Jusqu’à sa mort en 1953, il a montré plusieurs figures n’ignorant en rien la révolution bebop. Un de ses derniers thèmes, « Deccaphonie », est d’une puissance tellurique. Elle laisse sur le carreau un Martial Solal dont c’est la première entrée en studio.
Pourquoi rappeler ces données ? Pourquoi redire une fois encore que Django est un génie qui a su renouveler continuellement son langage, qu’il a même devancé Miles Davis sur le chemin du modal en enregistrant « Flèche d’or » ? Qu’il ne s’est pas contenté de créer le « Jazz Manouche » qu’il faudrait appeler « le jazz Django du quintet du Hot Club de France » ?
le voyage de DjangoPour présenter un album signé par Dominic Cravic et ses amis qui nous invitent à un voyage dans nos souvenirs, souvenirs de ce 20e siècle, souvenirs aussi des Paris disparus. Continuer la lecture

Fête aux Antilles et à Paris

Mémoire, modernité et danses.

Antilles en fêteLes musiques populaires, les vraies celles qui ne sont pas lancées comme des savonnettes échappent au domaine de la marchandise, de la reproduction. Elles possèdent un charme magique : la mémoire du temps, ce souffle nécessaire constitutif de notre patrimoine culturel en même temps qu’elles savent se prêter à toutes les modes qu’elles transcendent. Le passé ne peut pas être conservé dans le formol ou alors c’est un passé mort et inintéressant pour les générations suivantes. La répétition est nécessaire à la formation mais est contraire à la création.
Il faut savoir se servir du passé pour entrer dans la modernité.
Les musiques antillaises font partie de notre histoire. Elles sont très tôt entrées dans notre monde. Les musicien(ne)s antillais, de la Guadeloupe et de la Martinique, ont très tôt envahi la Capitale. Paris était – l’imparfait est tout un programme de régression culturelle passant par la fermeture des frontières – une ville de toutes les cultures. Elles s’y donnaient rendez-vous pour magnifier la Ville-Lumière plus encore et lui donner cette « aura » qu’elle a su diffuser. Continuer la lecture

Séminaire jazz, UP Caen.

Bonjour,

L’année 2015 commence comme 2014 s’est terminée, avec Philadelphie. La Cité de l’amour fraternel nous ouvre ses portes. Le jazz des années 50 lui doit ses « Hard boppers », un peu plus policés que ceux de « Motor City » – Detroit, une ville qui est train de sombrer, se détruit pour renaître peut-être, en tout cas elle sera différente.
John Coltrane CrescentLe jazz de « Philly » marquera aussi les années 60. McCoy Tyner, Jimmy Garrison (1934-1976) sont natifs de cette ville, y ont fait leurs études. C’est la moitié du quartet de John Coltrane en train de révolutionner le jazz.
C’est aussi dans cette ville que Shepp – né à Fort Lauderdale, en Floride le 24 mai 1937 – fera ses études. Il participera à la révolution d’octobre de 1964 qui verra l’affirmation du free jazz. On écoutera un thème, « le matin des Noirs » qui fait la démonstration des structures du free jazz et d’une approche du jazz comme une musique concrète, ce qu’il est aussi.
Ce sera notre dernière virée dans cette ville. La prochaine fois, fin janvier, nous passerons à Pittsburgh, la ville de l’acier – ex, les aciéries ont disparu avant l’automobile – dans le même état. Nous retrouverons quelques-un(e)s des musicien(ne)s évoqué(e)s à Philly mais ce sera surtout la fête du dieu tonnerre avec Art Blakey…
N’hésitez pas à venir. J’ai entendu une émission sur France Inter qui disait que la musique permet de lutter contre Alzheimer… Tout bénéfice, du plaisir thérapeutique…
Rester dans la ville de l’amour fraternel pour commencer l’année est aussi tout un programme.
Je vous la souhaite bonne et jazzy…
Nicolas BENIES.

PS Le film « Whiplash » – coup de fouet – qui tourne autour de la formation d’un jeune batteur a fait l’objet de commentaires qui dévoilent l’absence de culture jazzistique. Thomas Sotinel, dans Le Monde, confond Jo (Jonathan) pour l’état civil et « Philly Joe » (Joseph) ainsi dénommé pour éviter la confusion. « Philly » est né à Jo Jones dans les années 60Philly bien sur et marque le jazz du milieu des années 50 tandis que Jo Jones surnommé le père de la batterie moderne, joue Philly Joe Jones dans les années 70avec l’orchestre de Basie à Kansas City au milieu des années 30 pour forger un nouvel équilibre au sein de la section rythmique. « Tiger » son surnom avait commencé comme danseur de claquettes et il en avait transposé l’essentiel dans son jeu de batterie.
Il faudrait débattre de la référence du prof un peu libéral – sur le terrain économique, la compétitivité comme maître mot – dictatorial sur la cymbale de Jo Jones et de ses conséquences sur le génie parkérien. Une référence un peu trop arrangée…
J’anime un débat au Café des Images le jeudi 8 janvier (séance de 20h30) sur ce film.
Pour entendre la différence, Jo Jones d’abord avec Ray et Tommy Bryant, pianiste et bassiste – deux natifs de Philly pour un thème intitulé « Philadelphia Bound »

Et Philly Joe, « Cherokee », aussi en 1960

Ces deux extraits servent aussi d’illustration à ce que je vous ai fait entendre à la fin de cette année 2014… D’une pierre…

Pour le film, la référence de Andrews c’est plutôt « Buddy » Rich, que l’on entend ici sur « Buddy’s rock », une de ses compositions.