Scoop : C’est la rentrée ! Cavaler seule et des jardins secrets semés d’orties

Les statistiques sont claires et presque sans appel : la parution des romans est revue à la baisse, tendance déjà constatée depuis la pandémie. Un peu plus de 450 au lieu des plus de 500 (550 en 2019). Un nombre qui reste au-delà des capacités d’un lecteur même hors-norme. Une majorité restera en jachère. Certains seront repêchés, et trouveront leur public.
Comment interpréter cette baisse relative programmée voulue par les éditeurs ? Certains critiques incriminent la baisse de la lecture mais force est de constater que l’attrait du livre comme objet ne se dément pas malgré tous les progrès du numérique. La conséquence plutôt de la baisse du pouvoir d’achat qui se traduit par une transformation profonde, affectant le genre de vie, des habitudes de consommation.

Commençons par un livre de poche (pas sur qu’il soit compris dans la statistique…)

Quelle est le féminin d' »entraîneur » ? Continuer la lecture

60 ans d’Eden en Normandy par Jéricho

60 ans d’Eden en Normandy

Commémorer,

Travailler,

Se Souvenir,

Soumettre notre Volonté à notre Devoir.

Assiduité, Courage, Folie, Âme,

Génie,

Camaraderie, Risque, Confiance,

Swing !

Oui

Souvenons nous qu’il y 60 historiques années,

Le plus illustre pianiste de Jazz de l’époque,

Bud Powell,

Etait dans nos murs, en Normandy, à Jullouville,

Bud l’Houblonné, comme notre « chère » Chausey…

Oui

A l’heure de notre sursis patriotique,

Souvenons nous que nous sommes Nation,

Légion et Terre d’accueil.

Oui

Accueil de la « Note Bleue »

Un bleu déchirant de déchirures,

Un bleu clivant de clivages

Certes…

Mais un « Bleu Mémoire » de Résilience et de Liberté.

Oui

Un Eden où se mêlent Tradition & Modernité !

Bud, Pierre, Kenny, René, Monk, Barney…

Alain Bounty…

Prophètes meurtris depuis leur Sein Arraché,

Agonisants et adulés dans une Amérique libératrice,

Et enchaînante…

« Freedom is not Free »

Oui

Ce sont justement et parfaitement ces Hommes Ebènes,

Venus chercher en France, notre Pays,

Une Respiration,

Un Accueil,

Pour Etre, au sens antique du terme : Thou Art

Oui

Souvenons nous de cette merveilleuse soirée de 1964 à Edenville,

Immortalisée par l’Enfant du Mistral Normand : Christian DUCASSE.

Merci Hervé, notre Frère d’Ar(t)mes,

Et surtout merci Gilles,

Et toute la « véritable » BARONnie !

Oui

Souvenons nous qu’il y a 60 historiques années,

Nous chantions, déambulions, et dansions dans un Eden,

Au Pays de la Pomme, notre Caducée,

Bien avant que Steve J. ne viennent nous la croquer !

Jéricho.

A Pierre Salama, mon ami

Pierre Salama nous a quitté en ce début du mois d’août, deux jours avant son 82éme anniversaire et laisse un grand vide. Ce n’est pas qu’il n’avait pas prévenu. Mais lorsque l’espoir disparaît, il reste l’espérance qui reposait sur une croyance : je le croyais éternel, en l’espèce plus éternel que moi.
Je lui dédie cet article qui porte sur le jazz (et non pas la musique brésilienne) qui veut insister sur la différence entre souvenir et mémoire tout en cherchant à comprendre pourquoi le souvenir peut s’inscrire dans la mémoire collective.
De Pierre, j’ai un tas de souvenirs qui naviguent dans mon cerveau mais pour faire le point sur ses apports il faudra un travail de mémoire…
Nicolas

Au-delà des commémorations du 80e anniversaire du débarquement, le souvenir et la mémoire.
L’exemple du jazz.

Les commémorations donnent lieu à un processus bien connu : se servir du passé pour le décomposer et le recomposer au service du présent pour justifier des politiques. Il faut éviter ces travers pour appréhender, dans l’histoire, la place du souvenir et de la mémoire. Le jazz, musique de la danse, de la libération est aussi musique de la Libération. Dans quasiment tous les pays d’Europe, le jazz est la musique de référence. Continuer la lecture

Une face cachée de la Libération, le racisme. Le récit de Louis Guilloux.

Mémoire oubliée

Les libérateurs américains acclamés distribuant chocolat, chewing-gum et autres cadeaux arrivent avec leurs préjugés. Beaucoup de témoins ont voulu oublier les pendaisons de jeunes soldats Noirs dont les corps s’affichaient devant des bâtiments administratifs. Le souvenir ne les retiendra pas. Ils sont tombés dans les oubliettes de l’Histoire. Le travail de mémoire est là encore essentiel.
Pendant tout la période qui suit le débarquement, il y aura beaucoup de temps d’attente que ce soit en Basse-Normandie ou, un peu plus tard, en Bretagne. Confinés, ces jeunes gens – il ne faut pas oublier que la grande majorité d’entre eux sortent de l’adolescence, que la guerre est leur première expérience – cherchent à se distraire, s’alcoolisent et commettent des actes répréhensibles, violences, bagarres, viols. Les réactions de l’armée comme des populations ne seront pas les mêmes suivant la couleur de la peau. Continuer la lecture

Le squash et la vie, un apprentissage émancipateur

Pas volé mais envolé vers la liberté

« Demi-volée » est apparemment une histoire d’entraînement au squash. L’autrice, Chetna Maroo, donne l’impression de tout connaître de ce sport. Positions, manière de renvoyer la balle, façons d’imposer son jeu à l’adversaire, vision de vidéos de champions… rien ne nous est épargné de la formation, des entraînements nécessaires pour devenir une grande championne. De ce côté là pas vraiment de suspense, elle y arrivera.
Gopi, la narratrice, sous les auspices de son père, entraîneur pour l’occasion et lui-même ancien joueur comme son frère, apprend les règles répétées et répétées encore pour entrer dans le jeu. Jeu réel et allégorique tout à la fois.
Le père, seul après la mort de sa femme, doit élever ses trois filles. Venant du Gujarat, un Etat de l’Inde, exilé dans la banlieue de Londres, il cherche à sauvegarder ses racines en faisant apprendre à ses filles le gujarati tout en les préparant à s’intégrer dans la société britannique. Le squash, par ses champions indiens, réunit ces deux éléments contradictoires. Continuer la lecture

Polar : la sage-femme enquête


Metz, 1812

Victoire Montfort, sage-femme, continue son travail pour révéler les difficultés des femmes en butte à la fois aux archaïsmes et aux pouvoirs des vieilles qui se veulent savantes sous prétexte de leur âge tout en se lançant dans des enquêtes en compagnie ou contre son mari le le commissaire . Une enquête aux résonances actuelles. Comment répandre des « fake news avant les réseaux sociaux » ? En diffusant un mensonge porté par plusieurs personnes obligeant le commissaire à considérer comme suspect un innocent du crime commis sur un auxiliaire du juge pour faire éclater un trafic de contrebande dans le contexte du blocus du commerce avec la Grande-Bretagne décidé par Napoléon. Continuer la lecture

Yougoslave ?

Vrai-faux conte de l’ex-Yougoslavie

Kristian Novak fait partie de la nouvelle génération des écrivains croates, nés forcément dans la douleur après l’éclatement de la Yougoslavie qui a durement marqué les populations. Matija, le narrateur, a vécu son enfance dans un village reculé du Medjimurje – dans l’actuelle Croatie – dans lequel les bruits de la guerre sont assourdis mais arrivent tout de même à exercer leurs effets. Une terre noire boueuse grosse de fantômes, de non-dits, de silhouettes bizarres qui se reflètent dans la rivière, qui appellent les vivants à rejoindre les morts.
Un enfant de 5 ans raconte – avec les mots de l’adulte, une confusion voulue – ses émois, ses peurs, ses angoisses après la mort brutale de son père. Il le cherche. Il veut le faire revivre et, pour ça il est prêt à sacrifier son ami le plus proche pour satisfaire les esprits de la rivière qui détiennent son père. Le prix à payer, la solitude. Son esprit perturbé créera deux acolytes à la fois amis et ennemis pour en faire à la fois des confidents et des succédanés de père qui expliquent les actes qu’il voit mais ne comprend pas. Dont le viol de son ami. Continuer la lecture

Jazz, promenade littéraire et musicale avec Duke Ellington

Pour une approche de l’improvisation
Feux et folies du Duke

Alain Pailler réédite en le transformant « Ko-Ko » sous titré « Duke Ellington en son chef-d’œuvre » pour rendre compte du processus créatif qui peut, parfois, échapper à son auteur. Une thématique qui n’est pas propre au jazz mais le jazz, par l’attention au moment, peut réussir une œuvre universelle impossible à refaire.
Difficile à croire mais Duke – Edward Kennedy pour l’état civil, né en 1899 et mort en 1974 – n’a pas eu vraiment conscience, si l’on en croit ses propos réitérés à plusieurs reprises, que la prise éditée en cette année 1940 de « Ko-Ko » était, par le tempo ramassé, l’un de ses chefs-d’œuvre. Alain Pailler retrace la genèse de ce moment-synthèse du style précédent appelé « jungle » pour aller à la découverte d’autres univers. Le « Duke » construit, avec son orchestre, de nouvelles dimensions de la musique noire. Continuer la lecture

Du réel habillé en fiction ou l’inverse…

Un faux-vrai roman, un vrai-faux documentaire

« Les paralysés », de Richard Krawiec, se situe dans les années 1980, années de récession profonde aux États-Unis. Les fermetures d’usine se succèdent, le chômage enfle, les subsides se raréfient – Reagan remet en cause tous les chèques de subsistance pour les plus démunis – et les quartiers populaires se dégradent. La drogue, l’alcool veulent faire oublier la réalité. Pire encore quand on est amputé des deux jambes, comme c’est le cas de Donjie, le héros de cette histoire.
Une description clinique des laissés pour compte avec leurs contradictions. Faut-il pour survivre s’attaquer aux plus faible ? Continuer la lecture